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"Balance tes violences" : la CNE Non Marchand vous écoute et agit

Qu'elles soient institutionnelles ou managériales, structurelles ou conjoncturelles, les violences recensées dans le secteur du Non Marchand sont encore beaucoup trop nombreuses. C'est pourquoi la CNE décide d'agir...

Campagne "Balance tes violences" (Non Marchand)

Connaissez-vous les métiers dits "du cœur"? Ceux dans lesquels on devrait s’engager par sacerdoce, à travers lesquels celles et ceux qui les exercent se réalisent par un dévouement sans égal à la cause ? Par un dévouement aux bénéficiaires qu’ils/elles accompagnent/soignent?

Ce n'est évidemment pas la manière dont la CNE Non Marchand qualifie et décrit l'ensemble des métiers du terrain. Quand on travaille dans le Non Marchand, on est censé y trouver du sens. On est censé travailler en adéquation avec des valeurs, et non avec une logique de rentabilité. Faire corps avec son métier.

L’histoire syndicale dans le Non Marchand s’inscrit à rebours de cette vision. Si le personnel partage bien entendu un socle de valeurs, il défend depuis près de 40 ans (depuis qu’il s’organise collectivement) une professionnalisation toujours croissante de ses métiers, professionnalisation traversant les dimensions des conditions de travail, d’emploi, de rémunération, de formation.

Cette professionnalisation est le gage de qualité et d’efficience par excellence des services rendus à la population.

 

 

S’ils absorbent déjà, d’une certaine manière, dans leur quotidien, les conséquences néfastes d’une société néolibérale et inégalitaire (avec des problématiques portées par les bénéficiaires, qui s’additionnent et/ou se renforcent), cet engagement ne peut amener à tolérer les violences qui s’y rajoutent.

Alors, pour que ces violences ne se cachent pas de manière insidieuse derrière cet idéal d’engagement et de civisme, et parce que les enjeux précités dans notre mémorandum les exacerbent et les nourrissent, nous devons syndicalement les exprimer, les nommer, et revendiquer leurs éradications.

 

 

La CNE Non Marchand a mené une large récolte de témoignages, et ceux-ci sont édifiants. Bien entendu, les violences au travail ne sont pas le fait exclusif du Non Marchand. Elles existent depuis que le monde du travail, et que les systèmes d’exploitation qui y sont en œuvre (rapports hiérarchiques brutaux, injonction permanente à ne pas compter ses heures, à être rappelable, imposition de critères d’efficience, absence de prévention des risques physiques et psychosociaux, ...), existent.

Nous tenons néanmoins à tirer la sonnette d’alarme : la pénurie dans certains métiers, la marchandisation/le financement insuffisant pour répondre aux besoins de la population, l’absence/le déni de concertation sociale constituent des accélérateurs de ces violences (du management, des bénéficiaires, entre travailleurs) qui n’ont pas leur place dans les secteurs où les valeurs humanistes constituent des fondations indispensables. Il faut les éradiquer!

Notre analyse
  • Les dépenses publiques sont en diminution, et dans certains secteurs plus particulièrement, sont liquidées selon le principe des subventions facultatives, ou des appels à projet. Les associations doivent répondre à de multitudes d’appels d’offres, pour maintenir un niveau budgétaire suffisant (maintien de l’emploi), et maintenir un service de qualité à la population. Ces appels d’offre mettent les services en concurrence entre eux, bien souvent à l’avantage des plus gros. Cela favorise également le processus de reprises des petits par les plus gros. Et cela dérégule en interne le travail de certaines professions, qui passent une partie importante de leur temps à rechercher et tenter d’obtenir des budgets, parfois pour financer leur propre poste, au détriment de l’objet social et du cœur de leur métier;

  • Les logiques libérales de gestion des services induit des décisions qui réduisent les coûts et/ou qui augmentent la rentabilité. Les variables d’ajustement sont les travailleurs et les bénéficiaires;

  • La pénurie de personnel incite à des décisions qui augmentent la charge de travail. Le niveau d’encadrement n’est pas suffisant pour rencontrer les situations qui se présentent, mettant parfois les patients en grave danger;

  • La dépossession de leur travail, de l’exercice de leur métier en ne les considérant pas comme experts de ce travail, dans un contexte d’autonomie au sein duquel cette expertise se construit, est considérée par le personnel des secteurs du Non Marchand comme une violence importante, qui exacerbe la perte de sens. Il s’agit de “faire”, sans même réfléchir au “pourquoi faire”;

  • Le déni de la légitimité de la concertation sociale et des représentants des travailleurs soutient l’expression des violences, et les exacerbent. Au-delà d’empêcher la construction de solutions paritaires, ces dénis amplifient le manque de reconnaissance du personnel.