Arizona
Quel impact aura l'accord du nouveau gouvernement sur les travailleurs?
Le nouveau gouvernement impose des mesures d'austérité. Les travailleurs doivent être plus flexibles, travailler plus dur et plus longtemps, pour une pension réduite. Les promesses d’augmentations de salaire sont vagues et incertaines, et au mieux, très faibles.
Découvrez ci-dessous les conséquence de l'accord du gouvernement pour les travailleurs:
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Travailler plus et de manière plus flexible
L’accord de gouvernement prévoit un assouplissement des règles sur la durée du travail, ouvrant la voie aux contrats d’appel. Cela risque d’entraîner beaucoup d’incertitudes quant aux volumes de travail et l’impossibilité d’accepter plus de travail en raison des mesures suivantes:
- Le travailleur et l’employeur pourront négocier individuellement l’horaire de travail.
- Votre contrat ne devra plus représenter au moins un tiers d’un contrat à temps plein. Il pourra même se limiter à une moyenne d’une heure par semaine.
- Vos heures de travail pourront être réparties sur toute l’année, avec des périodes chargées et des périodes creuses (« annualisation » du temps de travail). Chaque période de travail devra cependant toujours durer au moins trois heures.
L’accord de gouvernement prévoit en outre un élargissement des périodes durant lesquelles on peut ou on doit travailler:
- Suppression de l’interdiction du travail de nuit et des jours de fermeture obligatoires, ce qui risque d’avoir un impact négatif direct sur la santé des travailleurs.
- Assouplissement des heures d’ouverture, entraînant également un impact négatif direct sur la santé des travailleurs.
- Le travail de nuit dans le secteur de la distribution et d’autres secteurs commencera à minuit au lieu de 20 heures actuellement. Résultat : moins de compensations pour les nouveaux travailleurs.
- Les flexi-jobs seront autorisés dans tous les secteurs, ce qui renforcera les systèmes avec peu ou pas de cotisations sociales et réduira les opportunités d’emploi pour ceux qui ne travaillent pas.
- Les heures supplémentaires seront encouragées, avec un système général de 180 heures supplémentaires peu taxées et une extension des heures supplémentaires volontaires à 360 heures par an, voire 450 heures dans l’horeca (dont 240 ne seront pas taxées pour l’employeur et le travailleur). Dans la pratique, il sera difficile pour de nombreux travailleurs de refuser des heures supplémentaires, ce qui porterait la semaine de travail moyenne à 49 voire 52 heures. Ce rythme de travail augmenterait le risque de maladie liée au stress professionnel et fragiliserait encore la sécurité sociale.
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Si vous tombez malade, vous serez traqué!
- Vous ne serez plus autorisé à tomber malade sans certificat que deux jours par an (au lieu de trois).
- Les malades de longue durée seront sanctionnés : d’une baisse de 10% des allocations (en cas de non-respect des formalités administratives) à la suspension des allocations (en cas d’absence au service de l’emploi, etc.).
- La procédure de licenciement pour force majeure médicale (donc sans indemnité de licenciement) sera possible après six mois, au lieu de neuf.
- Les actions de réintégration seront accélérées : dès le premier jour (d’un commun accord), le deuxième mois (par le conseiller en prévention-médecin du travail) et dès huit semaines (à l’initiative de l’employeur), sans d’abord évaluer la situation médicale.
En résumé : les malades auront peu de répit; ils devront reprendre le travail coûte que coûte. -
Qu'en est-il de ma fin de carrière?
- Le RCC (mieux connu sous le nom de prépension) disparaît progressivement : à partir de l’accord de gouvernement, il ne sera plus possible d’accéder au RCC, bien que l’on ne sache pas encore précisément quelle valeur donner à « la date de l’accord de gouvernement ». Seul le RCC médical est maintenu, et en cas de déclaration d’intention de licenciement collectif/restructuration avant la date de l’accord de gouvernement, rien ne changera.
- Les emplois de fin de carrière sont maintenus, mais la condition de carrière passe à 30 ans (156 jours travaillés par an) en 2025 et à 35 ans en 2030. De nombreux travailleurs ne pourront plus y avoir accès, ce qui risque de pousser un nombre accru de personnes vers l’incapacité de travail.
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Qu’en est-il de la pension? Travailler plus longtemps, pour moins de pension!
- A partir du 1er janvier 2027, seules les années qui comptent 156 jours prestés seront prises en compte comme années de carrière. Il sera alors plus difficile de prendre sa pension anticipée. Elle ne sera plus accessible qu’à un très petit nombre de travailleurs. Les travailleurs à temps partiel seront particulièrement pénalisés.
- Les personnes qui souhaitent prendre leur pension anticipée dès 60 ans devront justifier 42 années de carrière (au moins 234 jours de travail effectif).
- Dès l’entrée en vigueur en 2025, la carrière sera prolongée d’un an maximum pour les personnes de 60 ans ou plus, et de 2 ans pour les personnes de 59 ans.
- A partir de 2026, on instaurera un bonus et un malus de pension de 2% (jusqu’en 2030), 4% (jusqu’en 2040), 5% (à partir de 2040) par année de départ anticipé après/avant l’âge légal si l’on ne comptabilise pas 35 ans de carrière de minimum 156 jours (= mi-temps) et 7020 jours de travail effectif (= moyenne de 200 jours/35 ans). Vous devez donc travailler au moins à mi-temps chaque année et en moyenne 200 jours par an sur toute la période de 35 ans. Là aussi, les travailleurs à temps partiel seront plus vite pénalisés, et le malus affectera également les malades de longue durée.
- Les périodes de chômage, y compris temporaire, les emplois de fin de carrière et le RCC seront moins assimilés pour votre pension et à un revenu plus faible.
- Le gouvernement supprime complètement l’enveloppe bien-être (2,8 milliards). Cette enveloppe permettait notamment de faire évoluer tous les deux ans les pensions pour suivre l’évolution des salaires et protéger les allocations les plus basses contre le risque de pauvreté. Cette intervention n’est plus possible désormais.
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Salaire net plus élevé? Une opération blanche?
- La quotité exemptée d’impôt sera augmentée pour ceux qui travaillent, ce qui profite à tout le monde, tant les bas que les hauts revenus.
- La cotisation spéciale à la sécurité sociale est réduite, même si cela ne bénéficie que dans une faible mesure aux personnes aux revenus les plus faibles.
- Le gouvernement fédéral entend renforcer le bonus à l’emploi qui aide les personnes aux revenus faibles et moyens. Mais le montant et le timing semblent limités.
- Le montant des chèques-repas sera peut-être porté à 12 euros maximum, mais tout le monde ne reçoit des chèques-repas ni même ce montant. En outre, ils ne vous permettent pas de vous constituer des droits sociaux et les coûts seront en partie supportés par les pouvoirs publics, donc par vous.
- « L’indexation semble garantie » mais seulement jusqu’au 31 décembre 2026. D’ici là, le gouvernement attend que les interlocuteurs sociaux réforment le mécanisme d’indexation. Sans quoi le gouvernement tranchera lui-même cette question...
- Les salaires minimums augmenteront en 2026 et en 2028 et le salaire minimum brut sera égal au salaire net.
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Puis-je aussi avoir moins de salaire net? OUI
L’accord prévoit la suppression d’une série de déductions fiscales. En fonction de votre situation familiale et de vos dépenses, cette mesure peut peser plus lourd que l’augmentation du salaire net.
- Il prévoit par exemple de réduire le coefficient conjugal de moitié. Il s’agit d’un avantage fiscal accordé si l’un des partenaires n’a pas de revenus ou a un revenu limité.
- Les réductions pour enfants à charge seront identiques pour chaque enfant et n’augmenteront pas en fonction du nombre d’enfants, de sorte que les familles nombreuses recevront moins, alors les petits ménages bénéficieront probablement d’une augmentation très limitée.
- Une série de déductions seront réduites ou supprimées. Les pensions alimentaires passeront de 80% à 50%. Les dons passeront de 40% de déduction à 30%. Plusieurs seuils ne seront pas indexés pendant la législature, de sorte que l’on récupèrera systématiquement moins.

Rejoignez la grève du 31 mars!
Le gouvernement de l'Arizona constitue une menace grave pour le bien-être et la prospérité de tous:
- Les économies envisagées se font principalement aux dépens des travailleurs et des groupes les plus vulnérables de notre société.
- Nos services publics et notre sécurité sociale risquent d'être détricotés du fait des nombreuses coupes budgétaires promises.
- Tout ceci alors que les épaules les plus solides continuent, elles, d'être épargnées.
Mais ces plans de l'accord de gouvernement ne sont pas encore définitifs. lls doivent encore être développés, approuvés et inscrits dans la loi. Ces plans peuvent (et doivent!) encore être ajustés! C'est pourquoi nous continuons à nous opposer. Faisons toutes et tous entendre nos voix et rejoignons la grève du 31 mars prochain.