Selon les syndicats, le plan des actionnaires de Delhaize se base sur des destructions d’emplois.

J.B
Selon nos estimations, en franchisant, le groupe Ahold Delhaize pourrait à terme multiplier son bénéfice annuel par 5. Cet objectif serait réalisé par la baisse progressive des conditions de travail mais surtout par une réduction drastique de l’emploi. Les travailleurs et travailleuses qui refusent catégoriquement ce plan en ont donc parfaitement compris les enjeux.
La vente par la multinationale hollandaise de ses magasins et de leurs travailleurs vise à maintenir sa politique d’augmentation des dividendes malgré la crise. Dans une étude, les syndicats ont calculé le gain attendu par le groupe en partant du principe que via le jeu de la concurrence, d’ici quelques années, les gérants indépendants devront aligner les conditions de travail et d’organisation sur les AD Delhaize existants, d’une taille équivalente aux magasins intégrés.
Beaucoup d’attention a été accordé dans le débat au changement des conditions de travail du personnel, la question du nombre de travailleurs par magasin a été moins discutée. Selon le site de Delhaize, les magasins intégrés font en moyenne entre 1800 et 2000 m², ils occupent en moyenne 70 ETP. L’AD Delhaize Reyers à Bruxelles fait 2000m² et affiche 19,2 ETP au bilan social en 2021. La différence est compensée par des temps de travail plus long, la polyvalence et la pression sur le personnel , mais surtout par la présence massive d’intérimaires (étudiants, flexijobs et autres contrats précaires).
Les détails du calcul (réduction d’emploi + baisses de conditions de travail – intérim étudiants à payer) sont disponibles en cliquant ici mais à chiffre d’affaires constant, le réseau Delhaize augmenterait son bénéfice de 2021 de 441% en coupant dans les frais de personnel via la franchise. Cette somme servira sans aucun doute aux marges du groupe et pour alimenter les dividendes importantes promises à ses actionnaires.
Crédit photo : J.B