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Syndicat 4.0

William Van Erdeghem - Président ACV-CSC METEA Industrie 4.0, usine de l’avenir, nouvelle révolution industrielle …

On nous rebat les oreilles avec ce genre de notions. Sont-elles un effet de mode ou faut-il les prendre au sérieux ?

 

Les « initiés » affirment que l’Industrie 4.0 aura de lourdes conséquences pour nos entreprises et leurs travailleurs :

 

L’industrie 4.0 est une industrie qui mise à fond sur la nouvelle technologie, surtout au niveau de la numérisation. L’Internet met tout en réseau, raison pour laquelle il est primordial de traiter rapidement une grande quantité de données. Cette connectivité et cet échange permanent d’informations permettent d’organiser la production et les services davantage en interaction avec les clients.

 

Qu’est-ce que cela signifie sur le lieu de travail ?

Qui n’a pas encore entendu parler de l’e-commerce ? Achetons-nous encore une voiture dans un garage ou est-ce que nous préférons de l’acheter par Internet sur un site où pratiquement toutes les marques sont représentées ? Les robots reprennent-ils encore plus qu’avant les tâches effectuées dans un environnement de production ?

Y aura-t-il un glissement encore plus poussé de l’industrie manufacturière vers la prestation de services, de la production de masse vers le développement et l’entretien ? Quid de l’emploi : quel genre d’emploi sera créé ? Sera-ce une industrie qui offre des opportunités à ses travailleurs ou qui va plutôt leur en priver ?

 

Évoluer vers un syndicat 4.0

Pratiquer la politique de l’autruche et penser que les choses ne prendront pas cette tournure, c’est mal estimer la situation. Il est grand temps d’évoluer vers la (co)détermination de la politique à mener dans nos secteurs et entreprises. Nous devons être proactifs et déterminer quelle orientation nous souhaitons suivre, parce que les employeurs et leurs organisations doivent permettre la concertation et la participation 4.0.

Il faut avouer que tout cela semble radical et ambitieux et il va sans dire que de gros efforts devront être consentis :

  • Il faudra communiquer différemment et plus efficacement avec nos affiliés et militants, mais aussi avec le monde extérieur.
  • Il faudra adapter notre formation.
  • Il faudra oser moderniser nos formes d’action.
  • Il faudra d’urgence développer notre fonctionnement (syndical) international et partager nos expériences.

 

Évoluer vers une société 4.0

Évidemment, il nous faudra aussi mener une politique 4.0, qui tienne compte de notre vision de la société. Le travail faisable, la combinaison travail-vie privée, le statut unique, la mobilité, l’environnement, l’équité fiscale … ne sont que quelques thèmes qui constituent des défis majeurs pour l’avenir et face auxquels le monde politique actuel ne fait pas preuve d’une grande implication sociale.

Il nous incombe tous d’informer et de sensibiliser les travailleurs sans relâche à la lumière des élections politiques en 2018 et 2019. Il n’est pas question d’accepter cette politique inacceptable menée envers les travailleurs et leurs familles. Nous ne voulons pas d’une telle société !

Chers amis militants, une chose est sûre, nous n’allons pas nous ennuyer dans les années à venir. Sachez toutefois que faire du surplace c’est régresser et comme toujours, nous choisissons avec vous le chemin le plus difficile, celui de la responsabilité. ACV-CSC METEA prend constamment les devants et est dans tous les secteurs et dans beaucoup d’entreprises le numéro 1. Nous voulons le rester à l’avenir, mais cela n’est possible qu’en se modernisant, en s’adaptant à la réalité et à la société qui change à vive allure. Non pas comme un petit wagon accroché à un train qui file à toute vitesse dans une direction que nous ne voulons pas suivre mais comme une solide locomotive qui nous mène à destination.

Pour ce faire, nous comptons sur tous nos militants, nos collègues et notre base mais aussi sur les travailleurs et les affiliés dont nous défendons les intérêts. Plus que jamais, nous avons besoin de vous, pas seulement aujourd’hui mais aussi dans les années à venir.

Je tiens dès lors à vous souhaiter ce qu’il y a de meilleur pour la nouvelle année. Que 2018 puisse être une année grand cru, tant au niveau familial que professionnel, avec une bonne santé pour vous-même et tous ceux qui vous sont chers !