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402.07 - Fédéral

Emeute à Lantin : témoignage d'un agent

Eric Hollange est délégué et surveillant pénitentiaire à la prison de Lantin. Une semaine après l’émeute qui s’y est déroulé, il décide de nous expliquer le déroulement des faits.

« Le jeudi 26 mars, lors du préau de l’après-midi, dix détenus, visiblement en colère, décident de ne pas réintégrer leurs cellules et demandent à voir la direction sous menace de rester dans le préau », commence Eric.

Un membre de la hiérarchie va alors directement les voir et les invite à le suivre en salle de visite pour une discussion. La directrice de la MP, présente à ce moment dans le bureau des chefs et voyant le membre de la hiérarchie passer avec 10 détenus, les a suivis. « Ils sont donc 12 dans la salle de visite (10 détenus en colère, un AP et une directrice) avec comme seul moyen de contrôle, des caméras. Les demandes des détenus sont plus farfelues les unes que les autres : libération de tous les détenus, téléphone, télévision et tabac gratuit, reprise des visites immédiatement, réouverture des activités en journée, explique Eric, la direction leurs répond qu’elle n’a absolument aucun pouvoir pour ce genre de requête et qu’avec le confinement à l’extérieur, il était absolument impossible de reprendre activités et visites. Malgré leur attitude, la Direction ne les a pas sanctionnés au vu du contexte actuel. »

Le lendemain matin, comme chaque fois depuis le début du confinement, les détenus sortent au préau par vague, c’est-à-dire qu’ils sont séparés en deux groupes : les premiers ont accès au préau de 8h30 à 10h, et les autres de 10h30 à 11h45. « Ce matin-là, lors de la fin du 2éme préau, on sentait une certaine pression de certains détenus. Ils se rassemblaient, discutaient et finalement ont pris la décision de ne pas réintégrer leurs cellules. On a ressenti à ce moment que quelque chose était en train de se passer. Ce ressentiment a été partagé par l’ensemble des assistants de surveillance pénitentiaires présent », se souvient Eric.  

Pour lui, cela ne fait aucun doute : l’agression était organisée. « Un détenu a simulé un malaise dans le préau et l’infirmerie a été appelée pour porter secours au détenu. Accompagnée d’agents pénitentiaires, l’infirmière se rend au préau. Elle se penche pour évaluer l’état de santé du détenu. A ce moment-là l’infirmière s’est rendu compte que plusieurs détenus arrivaient vers elle. Elle prit la décision de retourner vers la porte de sortie du préau et se placer en sécurité », raconte Eric.

Et de continuer : « Malheureusement, trois agents étaient toujours dans le préau et face aux détenus. Certains de ces détenus ont porté gratuitement des coups aux agents (coups de poing, de pied, de pierre, de boîte de conserve…) Il a fallu l’intervention d’autres détenus pour protéger les agents sans quoi le sort de nos collègues aurait été encore pire. Les trois collègues furent transportés à l’hôpital. Par la suite, six détenus décidèrent de grimper sur le toit. La police (et sa brigade d’intervention) et les pompiers sont intervenus afin de rétablir l’ordre et la sécurité au sein de l’établissement. »

« Nous ne pouvons que déplorer ce genre d’événements et toutes nos pensées vont aux victimes de cette triste journée », conclut Eric.