La CSC Francophone soutient Still Standing for Culture
Le monde du travail a un besoin vital de Culture
La cinquième action militante de « Still Standing For Culture » se clôture ce 8 mai. Les travailleurs de la culture ont fait œuvre de désobéissance en procédant à des ouvertures de lieux culturels, dans le respect des protocoles sanitaires établi avec les autorités.
La réaction politique fut partagée entre l’application stricte des règlementations fédérales par l’envoi regrettable de la police tandis que d’autres faisaient preuve de plus de souplesse et de compréhension. Nous remercions ces derniers.
Nous prenons très au sérieux le risque sanitaire et soutenons que des mesures soient prises et respectées ; mais nous demandons que ces mesures soient équilibrées : le secteur culturel est capable d’appliquer et faire respecter des mesures de prévention (jauge, masques, aération, distances…). Le Codeco ne semble lui toujours pas entendre la demande pressante d’un secteur mis à mal par la pandémie de façon discriminatoire, peu rationnelle, si bien que l’on peut craindre que des critères purement politiques et idéologiques ont déterminé les décisions.
Pourtant, ce ne sont pas seulement les travailleurs de la culture qui demandent à pouvoir travailler, c’est l’ensemble du monde du travail, et toute la CSC francophone qui sont en manque de culture.
La culture est un besoin vital pour la démocratie et pour la santé mentale. Sans spectacles, sans théâtre, sans musique, sans fiction ni création, les citoyen-ne-s de ce pays sont aussi sans voix et sans vision face à la situation terriblement éprouvante (pour les plus fragiles du moins) qui nous subissons tous. Nous avons besoin de culture vivante et partagée, sans écran, pour comprendre cette époque sans précédent et pour continuer à constituer un peuple, et pas seulement des files de consommateurs.
Nous affirmons donc clairement que les travailleuses et travailleurs de la Culture (artistes, techniciens, intermittents … ) ont le droit de travailler, de s’exprimer et d’être pleinement soutenus par les gouvernements.
Nous ne voulons pas entrer dans une concurrence entre secteurs, nous demandons simplement la mise en œuvre des mesures de manière équivalente en fonction des situations concrètes de gestion des risques sanitaires, comme préconisé par de nombreux experts et virologues.
Nous invitons vivement les gouvernements et le prochain Codeco à modifier sa stratégie à l’égard de la Culture. La gestion du risque sanitaire ne peut plus justifier l’approche restrictive imposée à ce secteur en particulier. Les travailleurs de la culture ont le droit de travailler ; les travailleurs en général ont besoin de culture.
Marc Becker pour la CSC Francophone
Felipe Van Keirsbilck et Didier Smeyers pour la CSC Culture