Réveil des ministres namurois : il faut revoir la loi de 1996
La CSC Namur-Dinant s’est invitée le 8 juin, tôt dans la matinée, au domicile des ministres namurois du gouvernement fédéral David Clarinval (MR), Georges Gilkinet (Ecolo) et Pierre-Yves Dermagne (PS). L'action de la Fédération Namur-Dinant de la CSC avait pour principal objectif de leur délivrer le message suivant : il est grand temps de revoir la loi de 1996 sur "la promotion de l’emploi et la sauvegarde de la compétitivité".
Cette législation impose aux partenaires sociaux lorsqu'ils négocient les augmentations salariales dans le cadre des Accords interprofessionnels (tous les 2 ans), le respect d'une "marge salariale", qui est calculée par le Conseil central de l'économie en tenant compte des salaires chez nos voisins : la France, l'Allemagne et les Pays-Bas.
Pour 2021-2022, cette "marge" est fixée à 0,4%, ce que les syndicats jugent insuffisant compte tenu des efforts accomplis par les travailleur.euses tout au long de la crise sanitaire de la Covid. Cette loi a encore été durcie en 2017 sous le gouvernement de Charles Michel (MR), en interdisant par exemple aux entreprises qui souhaiteraient accorder à leur personnel une hausse de salaire plus importante que la "marge" de le faire.
Dès 6 h, ils ont sonné à la porte du ministre David Clarinval (MR) à Bièvre. Le ministre libéral a campé sur ses positions, défendant la loi de 1996. Toucher au principe de la "marge salariale" impliquerait de remettre en question l'indexation automatique des salaires, a dit en substance le ministre des Classe moyennes et des PME. La CSC Namur-Dinant a présenté au ministre un clip vidéo dans lequel des travailleurs et travailleuses d'entreprises namuroises de la grande distribution, du métal et du secteur des Entreprises de travail adapté (ETA) témoignent de la pénibilité de leurs conditions de travail et des difficultés qu'ils rencontrent pour boucler leurs fins de mois à cause de leur salaire trop bas.
Poursuivant leur tournée vers le nord de la province, les permanents et militants de la CSC Namur-Dinant ont trouvé une oreille plus attentive auprès des Vice-Premier ministres Gilkinet (à Assesse) et Dermagne (à Rochefort). Interpellé par la CSC sur la révision de la loi, ce dernier, qui en tant que ministre de l'Emploi est en première ligne, s'est toutefois retranché derrière l'absence de majorité au niveau de la Chambre des représentants. La CSC n'est pourtant pas près d'abandonner la revendication : "Notre volonté est que cette loi soit changée d'ici aux prochaines négociations AIP, dans deux ans", a déclaré Isabelle Meerhaeghe, secrétaire fédérale de la CSC Namur-Dinant
En savoir plus :