Questions pour un champion

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Une fois n’est pas coutume, petit jeu de devinette.
Le paragraphe suivant est à lire en mode «Questions pour un champion».
«Je suis un substantif féminin qui exprime le manque de ce qui est nécessaire. Je touche pas mal de secteurs, rendant difficile leur fonctionnement de façon optimale. Depuis trop longtemps, je m’attaque aux fonctions de l’enseignement. La plupart dénoncent le mal que je fais mais personne n’a le véritable courage de trouver un remède pour m’endiguer. Je suis responsable de pas mal de mal-être et de malaise au sein des personnels et de la désorganisation du système scolaire. Je suis… Je suis… Je suis…».
Top chrono…
Ne cherchez plus, je suis la PENURIE !!!
Que de fois n’avons-nous pas dénoncé cette pénurie criante au sein des personnels de l’enseignement, que de fois n’avons-nous pas donné l’alerte quant aux ravages qu’elle opère au sein de l’Ecole en général et des conditions de travail en particulier…
Tous ceux qui ont tenté de trouver une solution se sont plantés car ils n’ont jamais véritablement attaqué le problème par le fond.
A la CSC-Enseignement, sans vouloir jouer les chevaliers blancs, nous nous sommes donné le temps de l’analyse. Un groupe de travail a planché pendant plusieurs mois, rassemblant les données disponibles, croisant les expériences, interrogeant les personnels du terrain. Je tiens personnellement à remercier toutes celles et tous ceux qui ont donné de leur temps pour s’investir dans ce travail conséquent.
Le Comité communautaire commun a avalisé la note que vous trouverez en détail dans ce numéro du CSC-Educ.:
Dossier CSC-E : Comment lutter efficacement contre la pénurie dans l'enseignement?
cf. CSC-EDUC N°152 (accès réservé aux membres)
Dès le choix des études, on se rend compte que les jeunes ne font pas de l’enseignement un premier choix. En cause : probablement l’image qu’ils ont (ou qu'on leur a donnée) de l’école et des enseignants au moment où ils terminent leurs études et doivent opérer un choix de carrière. C’est là qu’on ressent un manque véritable de reconnaissance de l’enseignant dans son rôle sociétal. Seule une véritable formation initiale (et le barème adapté) permettra de rendre ses lettres de noblesse à la profession.
Une fois dans la carrière, il faut y rester. Or, un nombre conséquent de jeunes enseignants quittent le bateau à peine montés à bord. C’est là qu’il faut véritablement les accompagner en facilitant leur entrée dans la carrière et en leur offrant une stabilité plus rapide.
Ce n’est pas parce qu’on s’installe dans la carrière qu’on y reste. Il faut reconnaitre que la pénibilité et l’attractivité offerte par d’autres métiers poussent de plus en plus de membres du personnel à quitter la carrière alors qu’ils y sont installés. C’est la pression exercée par le système de plus en plus contraignant qui les pousse vers la sortie (bien souvent avec regret). Trop peu d’initiatives sont prises pour soutenir les enseignants en difficulté ; l’isolement est souvent pointé du doigt.
Toutes ces étapes nécessitent que les enseignants reçoivent une formation continue et de qualité pendant l’ensemble de leur carrière.
La lutte contre la pénurie ne passera pas sans un véritable travail de fond sur tout ce qui rend les fonctions pénibles, sans protection contre toute forme de violence et de harcèlement.
Enfin, la reconnaissance passera également par une véritable revalorisation salariale.
Nous mettons les Politiques au défi de prendre connaissance de nos propositions et d’y donner suite. Le premier examen de passage consistera dans la réponse qu’ils apporteront à notre cahier de revendications sectorielles puisque celui-ci reprenait déjà un certain nombre d’items.
Résultat dans les prochaines semaines: réussite ou pas? Ce sera à nous (et à nous seuls) de juger.