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Une fin d'année mi-figues, mi-raisin

@Unsplash clairière

Je prends la plume pour rédiger le dernier édito de l’année scolaire 2020-2021 et plusieurs sentiments s’entrechoquent : l’espoir et la fierté, la colère, mais aussi le doute (pour n’en citer que quatre)

Comme je veux rester positif, je commencerai par évoquer l’espoir. Celui d’arriver au bout d’un long tunnel qui aura assombri le monde scolaire et académique. Depuis mars 2020, l’école a été chamboulée, perturbée, empêchée de fonctionner de façon optimale. Personne ne sort indemne de cette crise sanitaire sans précédent. Elle ne nous aura rien épargné. Au-delà de l’ambiance particulièrement artificielle et anxiogène provoquée par le coronavirus, les inégalités se sont révélées encore plus criantes que nous ne le pensions: ce sont d’abord les plus fragiles qui en ont fait les frais mais, très vite, ceux que l’on pensait «à l’abri» ont également été touchés: fracture numérique, décrochage, perte de repères, solitude,… sont des maux qui ont frappé les élèves, les étudiants et l’ensemble des personnels. Qu’il me soit permis ici, sincèrement et sans flagornerie, de tirer une fois de plus mon chapeau à vous qui avez, au quotidien, continué à exercer votre métier (un sacerdoce, disent certains) dans des conditions particulièrement pénibles et parfois même sans le minimum de reconnaissance pourtant indispensable pour tenir debout aussi longtemps. C’est là qu’intervient le sentiment de fierté. Oh, pas la mienne, mais la vôtre, celle d’avoir, chaque jour et sans broncher, eu à cœur d’enseigner dans des conditions pénibles et d’avoir permis que l’école continue à vivre en faisant tout pour rester un lieu d’épanouissement pour tou·te·s.

Une fois la crise entièrement derrière nous, il faudra que, très vite, des leçons en soient tirées. Est-ce que tous ceux qui avaient des certitudes et des idées bien arrêtées sur l’école seront prêts à revoir leur position et à accepter de lui prêter un intérêt de chaque instant? Je ne vais pas vous servir nos craintes maintes fois énoncées et répétées mais, connaissant l’appétit vorace de certains et le peu de connaissance qu’ils ont du monde scolaire, le doute s’installe dans ma tête. Non, on ne gérera jamais une école comme on gère une entreprise ou un commerce! Non, nous ne sommes pas sur un marché où chacun y va de son plus beau bagou pour attirer la clientèle. Non, les enseignants ne sont pas la variable d’ajustement qu’on utilise, qu’on teste, qu’on presse et qu’on jette à volonté. Non, l’autonomie n’est pas le moyen de tout régler… Oui, les enseignants et ceux qui les représentent ont une vision progressiste de l’école et sont prêts à se remettre en question quand c’est justifié. Oui, les enseignants sont des êtres responsables qui ont besoin de considération et parfois de temps pour s’adapter à des réformes qu’on leur impose à des cadences infernales, parfois en exerçant sur eux une pression excessive quand ce n’est pas une forme de chantage!

Oui, l’école aura besoin de moyens si on veut qu’elle atteigne ses objectifs et qu’elle permette la remise à niveau indispensable pour que chacun puisse à nouveau s’épanouir. La société sera-t-elle prête à le reconnaitre et à investir dans ce merveilleux outil ? Et c’est ici que le doute fait place à la colère. Celle qui est dirigée vers ceux qui ont répété sans cesse que l’école était LA priorité mais qui se sont limités à de belles paroles qui leur ont donné bonne conscience sur les plateaux télé ! Les mêmes qui sont devenus subitement muets quand il aurait fallu faire preuve de courage. Tous ceux-là reçoivent un zéro pointé ! Notre campagne concernant la priorisation pour les personnels de l'enseignement en matière de vaccination n’a reçu qu’une seule réponse (celle que la Ministre Christie Morreale) alors nous avions pointé plusieurs responsables, qu’ils soient politiques ou qu’ils exercent des responsabilités dans les différentes instances concernant la gestion des vaccins. Vous les connaissez comme moi! Pas un·e n’a trouvé le temps de répondre. Pas un·e n’a eu le courage de dire clairement que les personnels de l'enseignement ne feraient pas partie des personnes prioritaires. Personne n’a osé porter ce choix politique. Ils ont préféré tourner autour du pot : manque de doses pour certains, difficultés administratives pour d’autres. La colère était pourtant forte chez les personnels de l’enseignement qui se sont sentis bafoués, méprisés, trahis… Le virus n’aura pas atteint nos mémoires et nous nous en souviendrons longtemps.

J’ose espérer que cette crise est définitivement derrière nous. Le mois de juin qui débute devrait nous permettre de reprendre lentement une vie plus «ordinaire». La période de vacances qui n’aura jamais été autant méritée devrait mettre un point final à la désorganisation afin de mieux repartir dès le mois de septembre pour une nouvelle année scolaire qui sera celle du renouveau, une renaissance en quelque sorte. Mais nous n’y sommes pas encore. D’ici là, je vous souhaite de véritables moments de liberté, de découvertes, de (re)prise d’air (au sens propre comme au sens figuré).

Excellente fin d’année scolaire et merveilleuses vacances!

Roland Lahaye

 

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