Action femmes CNE vous présente Super Maria : Super Maria travaille toute sa vie, de manière rémunérée, via son emploi et de manière non rémunérée, en supportant la majorité des tâches domestiques et familiales. Et pourtant… Super Maria est confrontée à la précarité. Précarité du temps partiel, du chômage, des contrats précaires, des bas salaires et des pensions trop basses.
Super Maria boxe contre les temps partiels
Près d’une femme sur deux travaille à temps partiel. Ce constat est encore plus flagrant dans certains secteurs : 59% des travailleuses du Commerce, 77% des travailleuses des services, 65% des travailleuses du Non Marchand. Le travail à temps partiel est majoritairement contraint. Soit parce que l’emploi n’est proposé qu’à temps partiel, comme dans les secteurs du Nettoyage, des Maisons de repos ou du Commerce. Soit parce qu’assurer les tâches domestiques et les soins aux enfants ne permet pas d’occuper un travail à temps plein. Rappelons que les femmes consacrent en moyenne deux fois plus de temps que les hommes aux tâches domestiques et aux soins aux enfants (4h12 par jour pour les femmes pour 2h03 pour les hommes). Soit parce que la pénibilité des conditions de travail ne permet tout simplement pas de travailler à temps plein (on pense notamment au secteur des titres-services mais aussi à certains métiers du Non Marchand).
Pour lutter contre le temps partiel contraint, nous revendiquons un meilleur accès aux temps plein : par une application stricte de la CCT 35 (le droit d’obtenir par priorité un emploi à temps plein dans son entreprise) mais surtout par une réduction collective du temps de travail avec maintien du salaire et embauche compensatoire. Cette réduction du temps de travail permettrait d’augmenter les salaires des temps partiels et d’avoir une meilleure conciliation vie privée-professionnelle. Pour atteindre l’égalité en termes de répartition des tâches domestiques et familiale, nous revendiquons un congé de paternité obligatoire et allongé.
Super Maria boxe contre les bas salaires
En 2022, 10% des femmes gagnent moins de 2.000€ bruts par mois (en équivalent temps plein). L’écart salarial entre les hommes et les femmes est toujours de 21,6%. Il est encore plus élevé au sein des employé.e.s du secteur privé : 32,5%. Un peu plus d’un tiers de cet écart salarial s’explique par le fait que les femmes sont plus souvent à temps partiel que les hommes. Une autre partie importante de l’écart salarial s’explique par le fait que les secteurs et les métiers que les femmes occupent sont moins valorisés et moins bien rémunérés que les hommes. Ainsi, une série de métiers qui sont aujourd’hui exercés principalement par des femmes cumule une double peine : un pourcentage élevé de temps partiel et des salaires très bas. Il s’agit entre autre, des aides-soignantes, des aide-ménagères, des travailleuses du Commerce, des coiffeuses, des travailleuses de l’Horeca, etc.
Nous revendiquons une augmentation du salaire en supprimant la loi de blocage des salaires. La réduction collective du temps de travail est aussi une manière d’augmenter les salaires des travailleuses à temps partiel.
Super Maria boxe contre les pensions trop basses
En moyenne, la pension des femmes est 26% plus faible que celle des hommes. C’est la conséquence des inégalités homme-femme tout au long de la carrière. Les femmes ont des salaires plus bas, travaillent beaucoup plus souvent à temps partiel et ont des interruptions de carrières plus nombreuses et plus longues. Une femme sur deux a déjà dû interrompre sa carrière pour garder les enfants pour seulement 7% des hommes. Plusieurs métiers exercés majoritairement par des femmes ont aussi des conditions de travail difficiles : horaires de nuit, pénibilité physique, charge psychosociale, etc. Nous demandons que la pénibilité du travail des métiers principalement exercés par les femmes soient aussi reconnues.
Nous revendiquons un plan 55-60-65 : des possibilités de fin de carrière dès 55 ans ; la pension anticipée dès 60 ans et la pension légale à 65 ans.
Super Maria boxe contre le statut de cohabitant
Depuis les années 80 et pour des raisons budgétaires, il a été décidé que lorsque le·la travailleur·euse tombait au chômage ET habitait avec une autre personne avec un autre revenu, son allocation de chômage serait revue à la baisse. Étaient visées principalement les femmes pour qui ce revenu « n’était qu’un revenu rouge à lèvre ». Lorsqu’on travaille, on cotise pleinement, sans que personne ne regarde avec qui on dort ; lorsqu’on bénéficie du chômage, le fait d’être en couple ou de cohabiter est durement sanctionné. Si au départ la mesure touchait à plus de 90% les femmes, elles sont environ 51% à voir leur allocation de chômage impactée par le statut de cohabitant contre 49% d’hommes.
Nous revendiquons une suppression du statut cohabitant et plus globalement une individualisation des droits en Sécurité sociale. Pour que la Sécu protège effectivement de la pauvreté, nous revendiquons une augmentation de toutes les allocations sociales au-dessus du seuil de pauvreté.