Actualité sociale
08/11/2024
Restructuration brutale et sans concertation sociale : piquet de grève au centre de tri des Petits Riens d’Anderlecht
La CNE et le SETCa en front commun alertent sur la mutation d’un acteur majeur de l’économie sociale : la mercantilisation des Petits Riens est en marche.
Aux Petits Riens, c’est la douche froide. Les travailleurs manifestent leur indignation quant aux méthodes appliquées par la direction et la décision unilatérale de procéder à une vingtaine de licenciements, dont la majorité concerne les ouvriers du centre de tri. Les représentants des travailleurs ont été mis au pied du mur sans qu’il n’y ait aucune concertation prévue quant à ce plan de restructuration, qui impacte les travailleurs les plus précaires.
Ce mardi 12 novembre, les travailleurs du centre de tri d’Anderlecht entament leur deuxième jour de grève, rejoints par le personnel des magasins et des maisons d’accueil.
La direction, non seulement n’a pas pris la peine de venir rencontrer les travailleurs sur le piquet de vendredi, mais a continué de licencier du personnel selon leurs propres critères de performance et de comportement. La concertation sociale : la grande oubliée de ce plan de restructuration…
En revanche, il semblerait que le fait de venir de chez Decathlon soit un critère essentiel à l’embauche depuis l’arrivée d’Arnaud Bultiaux, directeur de l’économie sociale. Depuis sa prise de fonction, le management s’est vu renforcé de plusieurs profils issus de la chaîne de magasins, qui sous un langage soi-disant bienveillant, masquent des techniques managériales brutales.
La pression sur le personnel est croissante, on préfère licencier ou rétrograder les travailleurs plutôt que de les former : il est inacceptable que les travailleurs soient la variable d’ajustement d’un plan dont la CNE et le SETCa en front commun peinent à obtenir des informations claires et précises de la part du directeur général.
Sous prétexte de s’adapter aux fluctuations du marché de la seconde main, le Comité de Direction avec l’aval du CA, ne fait en réalité qu’une chose : vider cet acteur historique de l’économie sociale de sa raison d’être, qui est la lutte contre l’exclusion sociale et la pauvreté.
Il n’est pas question que des employeurs du secteur marchand se croient permis d’appliquer leur vision néo-libérale dans le Non Marchand et nous ne lâcherons rien.