Pour Les Engagés, le travail de nuit, c’est bien… mais surtout pour les autres

CNE
Ce jeudi soir, des militants syndicaux ont été réveiller Yvan Verougstraete, le président des Engagés, à son domicile bruxellois. Leur but était de leur montrer l’impact des mesures qu’ils sont en train de négocier et qui obligeront des travailleurs à travailler après 20h et jusqu’à minuit et à partir de 5h du matin.
Alors que le gouvernement poursuit le démantèlement du droit du travail, une délégation de travailleurs a dénoncé cette nuit une nouvelle attaque frontale contre leurs droits. L’avant-projet de loi qui vise à autoriser le travail de nuit dans tous les secteurs et, dans certains secteurs, à ne plus considérer les heures entre 20h et minuit et entre 5h et 6h comme du travail de nuit, sans aucune possibilité de concertation sociale – y compris en ce qui concerne l’octroi de primes de nuit! - marquerait un tournant inquiétant pour la santé des travailleurs et pour l’équilibre déjà fragile entre vie professionnelle et vie privée.
Yvan Verougstraete absent, comme toute sa famille, la CNE a dû se contenter d'un court contact téléphonique avec le président des Engagés. Un appel pendant lequel le politicien a surtout déploré que son travail affecte… sa vie de famille. Et le sort de dizaines de familles dont la vie sera particulièrement affectée par les politiques de l'Arizona? Le successeur de Maxime Prévot à la tête du parti centriste y est resté insensible.
Jean-François Libotte, juriste à la CNE, constate que "le report du début du travail de nuit de 20h à 24h font de ces heures, des heures comme les autres, permettant aux patrons de les imposer sans aucun verrou collectif, via des accords individuels. Le travailleur se retrouve ainsi seul face à son patron sans aucune protection, pas même le règlement de travail".
Pour Pietro Tosi, permanent CNE Commerce, "les travailleurs du commerce ont voulu montrer aux politiciens l’impact réel que ces mesures auront sur leur vie: bosser jusqu’à minuit et à partir de 5h du matin". C’est dans cet objectif que les militants ont été sonner à la porte d’Yvan Verougstraete afin de lui montrer leur opposition à ces mesures et leur demander de retirer cet avant-projet de loi et de ne pas voter ces mesures.
Avec cette action, la CNE souhaite mettre la pression sur le président des Engagés. Son parti, en votant cette prétendue "modernisation du marché de l’emploi", porte en réalité la responsabilité d’une attaque historique contre le monde du travail, d’un retour en arrière d’un siècle dans les droits des travailleurs et travailleuses, et d’un saccage sans précédent de l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle pour des millions de salariés.