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Ce qu'il faut retenir du Congrès CNE 2023

Rapport de force et organisation collective au programme !

 


 

 

Le 10 novembre dernier, plus de 250 militants et permanents de la CNE se sont rassemblés pour le Congrès de la CNE 2023. Au programme : comment la CNE peut renforcer la construction du rapport de force et l’organisation collective des travailleuses et travailleurs.

D’un côté, la société n’a jamais été aussi riche. De l’autre, elle n’a jamais été aussi incapable de traduire cette richesse matérielle, culturelle et technologique en progrès utile pour tous.

Les entreprises accumulent des profits historiques, mais beaucoup de personnes n’arrivent plus à nouer les deux bouts. La domination caractérise notre système politique et économique capitaliste : domination des grandes puissances sur d’autres pays, des marchés financiers sur les travailleurs, du patriarcat sur les femmes, du racisme sur les personnes racisées, du système technologique et économique sur la nature, etc.

Comment gagner ?
Partant de ce contexte peu réjouissant, le Congrès s’articule autour de la question suivante : comment gagner ? Comment obtenir des droits pour les travailleurs ? Comment faire advenir le projet social de la CNE ? Il donne plusieurs orientations sur la stratégie de notre syndicat et trace un horizon pour les années à venir.

Premièrement, en définissant plus clairement contre qui on se bat. Le Congrès assume clairement le conflit entre la classe dominante d’une part, et la classe travailleuse d’autre part. Nous appelons classe dominante un groupe d’individus et d’institutions dans la société qui s’approprie une part de plus en plus importante des richesses et du pouvoir. La CNE considère que les intérêts de la classe dominante, notamment sous la forme des profits et de l’accaparement des richesses, sont structurellement en contradiction avec les intérêts de la classe travailleuse. Il peut arriver que ces intérêts convergent pour tels groupes, à tel moment, dans telle entreprise, mais c’est l’exception, pas la règle.

Ensuite, en réinvestissant l’action collective. Notre syndicat a trois grandes stratégies pour obtenir des droits pour les travailleurs : le service aux membres, la concertation sociale et l’action collective. Une enquête, conduite par des chercheurs de l'UCLouvain et qui a recueilli près de 4.000 réponses des militants et des affiliés de la CNE1, a mis en évidence un déséquilibre entre les trois grandes stratégies syndicales. En effet, en règle générale, les militants consacrent la majorité du temps syndical à des réunions d’instances en entreprise d’abord, au service aux membres ensuite. L’organisation collective est, quant à elle, souvent délaissée, faute de temps.

 

Le Congrès a donné des orientations pour réinvestir l’organisation et l’action collectives. Il fait de cette stratégie un préalable nécessaire à l’utilisation des deux autres stratégies syndicales. Sans rapport de force, il est difficile d’obtenir des victoires syndicales uniquement par la négociation ou la concertation sociale. Sans rapport de force pour obtenir des victoires syndicales, il n’y a pas de droits qui protègent les travailleurs et donc pas de services individuels à rendre à nos affiliés. Nous avons parfois tendance à considérer la construction d’un rapport de force en dernier recours, lorsque la négociation n’a pas permis d’obtenir les résultats espérés. Par ce congrès, la CNE réaffirme la centralité du rapport de force au cœur de l’action syndicale.

Le Congrès indique des axes de travail pour construire ce rapport de force sur le lieu de travail, et au-delà. Au-delà du lieu de travail, l’action collective a vocation, selon la CNE, à devenir sectorielle, intersectorielle, interprofessionnelle et internationale, car c’est ainsi qu’elle est la plus forte. Si des actions de toutes sortes peuvent renforcer la mobilisation, la CNE assume et reconnaît que les actions de masses, interprofessionnelles et, de préférence, en front commun restent le mode privilégié du syndicalisme. Ces actions peuvent être centralisées (à Bruxelles) ou décentralisées. La grève générale en est l'exemple le plus abouti. Sur le lieu de travail, les militants de la CNE cherchent à organiser leurs collègues en priorité. Le syndicalisme défendu par la CNE ne se limite pas aux frontières juridiques de l’entreprise ou des unités techniques d’exploitation. Face à la fragmentation de l’entreprise, l’ensemble des acteurs de la CNE défend un syndicalisme qui organise le collectif de tous les travailleurs sur un lieu de travail, entendu au sens large.

Quel rôle pour les affiliés ?
Le Congrès insiste sur le fait que nous voulons réussir à ce qu’un maximum d’affiliés ait un rôle actif dans l’organisation collective des travailleurs. Dans les entreprises qui ont une délégation syndicale, les affiliés sont des contacts privilégiés et les équipes syndicales proposent aux affiliés de s’impliquer à leur échelle dans le projet syndical.
La CNE veut aussi donner une place et un rôle dans l’action collective aux affiliés qui sont dans des entreprises sans délégation syndicale. La mise en contact des affiliés d’une même entreprise entre eux ou avec la délégation CNE la plus proche ainsi que les expériences de syndicalisme territorial ou de filière, doivent essayer de répondre à cet enjeu. 

A présent, l’enjeu est de mettre en œuvre les textes du Congrès dans nos pratiques syndicales. Pour ce faire, la CNE s’est engagée à renforcer sa capacité d’organisation collective avec les moyens existants et ses propres forces. Cela signifie que ses militants et permanents s’engagent à rééquilibrer l’utilisation de leur temps entre les trois grandes stratégies syndicales, autrement dit, qu’une partie du temps aujourd’hui consacré à la concertation sociale glisse vers l’organisation et l’action collectives, puisque la mission de service aux membres ne peut pas globalement reculer et que l’action collective rend la concertation sociale plus efficace.

Au boulot !

1 Cette enquête envoyée en octobre 2022 était destinée aux militants et aux affiliés des entreprises avec une délégation syndicale de la CNE. 

 


QUELQUES MOTS DE NOTRE PRÉSIDENTE, CATHY ENGLEBERT

En quoi le congrès est-il un moment important pour la CNE ?

Le Congrès est un moment important pour la CNE car il définit les orientations syndicales de la Centrale pour les 4 prochaines années. C'est un exercice de démocratie qui donne la parole à de nombreux militants mais aussi aux professionnels de la Centrale car ensemble ils discutent, débattent, amendent et valident nos lignes de force et donc nos priorités futures.


Pourquoi est-ce que le thème du rapport de force et de l’organisation collective des travailleurs est important à tes yeux ?

Sans rapport de force, il est impossible d'obtenir des victoires syndicales uniquement par la négociation ou la concertation sociale et à l'inverse, pas de construction de rapport de force sans action et organisation collective des travailleurs. Un constat que j'aime souvent faire est le fait que chez Aldi, nous avons certes obtenus aux cours des 30 dernières années de nombreuses victoires et avancées syndicales. Toutes sont reprises dans un recueil de CCT d'entreprise et pas UNE n'a été obtenue sans rapport de force. Nous avons dû à chaque fois passer par la grève ou la menace avec préavis. A travers cet exemple, tout est dit...
Les défis de demain sont nombreux, nous faisons face à un monde patronal et politique de plus en plus durs et méprisants envers les syndicats. Face à ces attaques, nous devons pouvoir nous défendre et contre-attaquer afin de rester plus que jamais un contre-pouvoir. Sans cela, que sera le syndicat de demain ?

Est-ce qu’il y a un moment qui t’a particulièrement marqué pendant le Congrès ?

C'est le moment où, en fin de congrès, tous les congressistes se sont levés et ont commencé à chanter « on est là, on est là... » en hommage aux militants Delhaize. C'était émouvant et symbolique d'une lutte syndicale exemplaire la plus longue depuis des décennies. Un bel exemple d'organisation collective, de mobilisation, de solidarité et de rapport de force et même si l'issue du combat n'est pas celui espéré, rien n'est jamais vraiment fini. 


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Ce qu'il faut retenir du Congrès CNE 2023

Rapport de force et organisation collective au programme !

 


 

 

Le 10 novembre dernier, plus de 250 militants et permanents de la CNE se sont rassemblés pour le Congrès de la CNE 2023. Au programme : comment la CNE peut renforcer la construction du rapport de force et l’organisation collective des travailleuses et travailleurs.

D’un côté, la société n’a jamais été aussi riche. De l’autre, elle n’a jamais été aussi incapable de traduire cette richesse matérielle, culturelle et technologique en progrès utile pour tous.

Les entreprises accumulent des profits historiques, mais beaucoup de personnes n’arrivent plus à nouer les deux bouts. La domination caractérise notre système politique et économique capitaliste : domination des grandes puissances sur d’autres pays, des marchés financiers sur les travailleurs, du patriarcat sur les femmes, du racisme sur les personnes racisées, du système technologique et économique sur la nature, etc.

Comment gagner ?
Partant de ce contexte peu réjouissant, le Congrès s’articule autour de la question suivante : comment gagner ? Comment obtenir des droits pour les travailleurs ? Comment faire advenir le projet social de la CNE ? Il donne plusieurs orientations sur la stratégie de notre syndicat et trace un horizon pour les années à venir.

Premièrement, en définissant plus clairement contre qui on se bat. Le Congrès assume clairement le conflit entre la classe dominante d’une part, et la classe travailleuse d’autre part. Nous appelons classe dominante un groupe d’individus et d’institutions dans la société qui s’approprie une part de plus en plus importante des richesses et du pouvoir. La CNE considère que les intérêts de la classe dominante, notamment sous la forme des profits et de l’accaparement des richesses, sont structurellement en contradiction avec les intérêts de la classe travailleuse. Il peut arriver que ces intérêts convergent pour tels groupes, à tel moment, dans telle entreprise, mais c’est l’exception, pas la règle.

Ensuite, en réinvestissant l’action collective. Notre syndicat a trois grandes stratégies pour obtenir des droits pour les travailleurs : le service aux membres, la concertation sociale et l’action collective. Une enquête, conduite par des chercheurs de l'UCLouvain et qui a recueilli près de 4.000 réponses des militants et des affiliés de la CNE1, a mis en évidence un déséquilibre entre les trois grandes stratégies syndicales. En effet, en règle générale, les militants consacrent la majorité du temps syndical à des réunions d’instances en entreprise d’abord, au service aux membres ensuite. L’organisation collective est, quant à elle, souvent délaissée, faute de temps.

 

Le Congrès a donné des orientations pour réinvestir l’organisation et l’action collectives. Il fait de cette stratégie un préalable nécessaire à l’utilisation des deux autres stratégies syndicales. Sans rapport de force, il est difficile d’obtenir des victoires syndicales uniquement par la négociation ou la concertation sociale. Sans rapport de force pour obtenir des victoires syndicales, il n’y a pas de droits qui protègent les travailleurs et donc pas de services individuels à rendre à nos affiliés. Nous avons parfois tendance à considérer la construction d’un rapport de force en dernier recours, lorsque la négociation n’a pas permis d’obtenir les résultats espérés. Par ce congrès, la CNE réaffirme la centralité du rapport de force au cœur de l’action syndicale.

Le Congrès indique des axes de travail pour construire ce rapport de force sur le lieu de travail, et au-delà. Au-delà du lieu de travail, l’action collective a vocation, selon la CNE, à devenir sectorielle, intersectorielle, interprofessionnelle et internationale, car c’est ainsi qu’elle est la plus forte. Si des actions de toutes sortes peuvent renforcer la mobilisation, la CNE assume et reconnaît que les actions de masses, interprofessionnelles et, de préférence, en front commun restent le mode privilégié du syndicalisme. Ces actions peuvent être centralisées (à Bruxelles) ou décentralisées. La grève générale en est l'exemple le plus abouti. Sur le lieu de travail, les militants de la CNE cherchent à organiser leurs collègues en priorité. Le syndicalisme défendu par la CNE ne se limite pas aux frontières juridiques de l’entreprise ou des unités techniques d’exploitation. Face à la fragmentation de l’entreprise, l’ensemble des acteurs de la CNE défend un syndicalisme qui organise le collectif de tous les travailleurs sur un lieu de travail, entendu au sens large.

Quel rôle pour les affiliés ?
Le Congrès insiste sur le fait que nous voulons réussir à ce qu’un maximum d’affiliés ait un rôle actif dans l’organisation collective des travailleurs. Dans les entreprises qui ont une délégation syndicale, les affiliés sont des contacts privilégiés et les équipes syndicales proposent aux affiliés de s’impliquer à leur échelle dans le projet syndical.
La CNE veut aussi donner une place et un rôle dans l’action collective aux affiliés qui sont dans des entreprises sans délégation syndicale. La mise en contact des affiliés d’une même entreprise entre eux ou avec la délégation CNE la plus proche ainsi que les expériences de syndicalisme territorial ou de filière, doivent essayer de répondre à cet enjeu. 

A présent, l’enjeu est de mettre en œuvre les textes du Congrès dans nos pratiques syndicales. Pour ce faire, la CNE s’est engagée à renforcer sa capacité d’organisation collective avec les moyens existants et ses propres forces. Cela signifie que ses militants et permanents s’engagent à rééquilibrer l’utilisation de leur temps entre les trois grandes stratégies syndicales, autrement dit, qu’une partie du temps aujourd’hui consacré à la concertation sociale glisse vers l’organisation et l’action collectives, puisque la mission de service aux membres ne peut pas globalement reculer et que l’action collective rend la concertation sociale plus efficace.

Au boulot !

1 Cette enquête envoyée en octobre 2022 était destinée aux militants et aux affiliés des entreprises avec une délégation syndicale de la CNE. 

 


QUELQUES MOTS DE NOTRE PRÉSIDENTE, CATHY ENGLEBERT

En quoi le congrès est-il un moment important pour la CNE ?

Le Congrès est un moment important pour la CNE car il définit les orientations syndicales de la Centrale pour les 4 prochaines années. C'est un exercice de démocratie qui donne la parole à de nombreux militants mais aussi aux professionnels de la Centrale car ensemble ils discutent, débattent, amendent et valident nos lignes de force et donc nos priorités futures.


Pourquoi est-ce que le thème du rapport de force et de l’organisation collective des travailleurs est important à tes yeux ?

Sans rapport de force, il est impossible d'obtenir des victoires syndicales uniquement par la négociation ou la concertation sociale et à l'inverse, pas de construction de rapport de force sans action et organisation collective des travailleurs. Un constat que j'aime souvent faire est le fait que chez Aldi, nous avons certes obtenus aux cours des 30 dernières années de nombreuses victoires et avancées syndicales. Toutes sont reprises dans un recueil de CCT d'entreprise et pas UNE n'a été obtenue sans rapport de force. Nous avons dû à chaque fois passer par la grève ou la menace avec préavis. A travers cet exemple, tout est dit...
Les défis de demain sont nombreux, nous faisons face à un monde patronal et politique de plus en plus durs et méprisants envers les syndicats. Face à ces attaques, nous devons pouvoir nous défendre et contre-attaquer afin de rester plus que jamais un contre-pouvoir. Sans cela, que sera le syndicat de demain ?

Est-ce qu’il y a un moment qui t’a particulièrement marqué pendant le Congrès ?

C'est le moment où, en fin de congrès, tous les congressistes se sont levés et ont commencé à chanter « on est là, on est là... » en hommage aux militants Delhaize. C'était émouvant et symbolique d'une lutte syndicale exemplaire la plus longue depuis des décennies. Un bel exemple d'organisation collective, de mobilisation, de solidarité et de rapport de force et même si l'issue du combat n'est pas celui espéré, rien n'est jamais vraiment fini.