Des années exceptionnellement dures, voire traumatisantes, où le personnel des secteurs du Non Marchand ont connu des crises sans précédent qui ont mis en lumière le sous-financement structurel des services collectifs et de la protection sociale.

Durant la crise du Covid, la concertation sociale a été durement mise à mal. Le personnel est maintenu dans l’incertitude : les directives sont changeantes, confuses, déconnectées des réalités de terrain. Les méthodes de travail sont adaptées dans l’urgence : on trie les patients, on priorise les bénéficiaires, on enferme les personnes âgées dans les forteresses qui vont s’avérer être des mouroirs. A ce quotidien de travail traumatisant s’ajoute la crainte de contaminer sa propre famille.

Suite à la crise du Covid, nous nous attendions à ce que les responsables politiques, les employeurs, mais aussi la société qui nous avait applaudis, tirent les leçons utiles et nécessaires. Nous espérions au moins que cela permette un « monde d’après » plus juste.

Mais pas de sursaut de conscience. L’investissement dans les secteurs du Non Marchand est toujours considéré comme une dépense plutôt que comme un investissement incontournable.

Heureusement, les travailleurs se sont mobilisés et ont obtenu des victoires importantes pour la survie des secteurs, contre la pénurie et pour rendre nos métiers tenables avec les mardis des blouses blanches ou les mobilisations des travailleurs dans les régions.

1 milliard au fédéral. 260 millions en Région wallonne. 57 millions à Bruxelles.

Mais la crise économique frappe et l’inflation explose. Les montants sont largement insuffisants par rapport aux besoins.

C’est pourquoi la CNE Non Marchand et ses militants se sont questionnés sur le syndicalisme nécessaire pour les 10 prochaines année qui commencent aujourd’hui.

Nous travaillons à développer un syndicalisme qui améliore les conditions de travail et donc la qualité des services. Sur base d’une enquête auprès de tous nos militants de terrain, nous avons fixé nos priorités.

Les secteurs du Non Marchand produisent une richesse sociétale et collective qui n’a pas de prix et qui rapporte à toutes et tous. C’est pourquoi nous voulons travailler dans le Non Marchand. Bien sûr ! Mais plus à n’importe quelles conditions (voir feuille de route).