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Non marchand

La pénurie de personnel de santé n’est plus seulement un problème de conditions de travail

Les mesures budgétaires prises par les précédents gouvernements dans les soins de santé, ont trouvé le personnel de ce secteur et les institutions de soins en très mauvaise santé quand est apparue la pandémie. La crise sanitaire a décuplé les besoins en  investissements humains pour tenter d’en limiter les impacts catastrophiques. Ces professionnels ont tout donné. Trop donné !

L’épuisement physique et psychique a été tel que bon nombre de collègues ont pris distance : passage à temps partiel, fuite vers d’autres horizons, ou alors burnout et maladies  de longue durée.
Certes, les gouvernements Wilmès et puis De Croo ont mobilisé des moyens budgétaires pour tenter d’améliorer la situation : le Fonds Blouses Blanches et un Accord Social Non Marchand ont donné la possibilité aux institutions d’engager du personnel soignant supplémentaire pour soulager, et d’améliorer quelque peu les conditions salariales. Des Accords ont aussi été conclus au niveau des Régions pour tenter de juguler l’hémorragie.

Malheureusement, sur le terrain, la réalité l’emporte sur les intentions. L’après pandémie n’a en aucune manière été synonyme de repos et de récupération. Bien au contraire, pour au mieux le motif médical de limiter les conséquences des reports de soins lors de la pandémie (avec aggravation des pathologies), mais aussi, dans certaines disciplines, pour compenser les pertes économiques, l’outil hospitalier notamment a relancé une activité intensive de « rattrapage ». Le personnel n’a pas pu suivre.

Politiquement, on ne peut que s’étonner de la stratégie choisie par le gouvernement. Après la tentative d’interdiction professionnelle pour le personnel soignant non vacciné totalement à contretemps, des mesures visant à favoriser les heures supplémentaires et  le travail des étudiants ou des pensionnés, la délégation à du personnel non qualifié, … sont autant de mesures amplifiant le sentiment de non reconnaissance. Que les applaudissements sont loin !

L’embauche possible, elle,  ne s’est réalisée que partiellement, et souvent par du personnel de soutien, logistique, administratif ou technique. Cela a certes permis de soulager le personnel soignant, mais a aggravé dans le même temps le fractionnement des prises en charge, et donc la perte de sens par l’exécution successive des seules prestations techniques par le personnel qualifié.

Dans les maisons de repos, les milliers de décès ont laissé des cicatrices béantes que les chambres vides maintiennent ouvertes. Le personnel, comme le secteur, vit  une crise existentielle. Ni les résidents ni les soignants ne sont enclins à rejoindre un secteur qui a été largement considéré comme négligeable, lors de la pandémie.  L’équilibre économique n’y est plus garanti, et la pénurie de personnel soignant menace le financement par non-respect des normes d’encadrement : plusieurs maisons de repos ont déjà mis la clef sous le paillasson.

Les services de soins à domicile, fort consommateurs de personnel infirmier, sont touchés de plein fouet par la pénurie : limitation de l’offre, zones non desservies, délégation à des aidants proches parfois déjà trop sollicités, …tout cela dans un cadre de financement totalement dépassé et inadapté à l’évolution des besoins et des prises en charge. 

Les hôpitaux souffrent de pénurie dans de nombreux secteurs. La concurrence fait rage, laissant aux lois du marché tout loisir de se déployer et de permettre à certains l’occasion de profiter de la situation (agences d’intérim spécialisées, firmes d’importation sauvage de main d’œuvre étrangère au détriment des besoins vitaux dans les pays d’origine, …). La tentation est grande de débaucher chez le voisin à coup d’avantages particuliers, créant ainsi une frustration croissante chez le personnel en place… La démotivation grandit. A tel point qu’aujourd’hui entre 2500 et 5000 lits sont fermés par manque de personnel.

Si les secteurs sanitaires ambulatoires et de prévention sont aussi largement impactés, la problématique  se fait aussi sentir dans les secteurs social et de l’aide aux personnes.
Concrètement, sur le terrain, les conditions de travail se dégradent, rendant ces professions de moins en moins tenables. Dans le même temps, le cercle vicieux s’accélère par l’effet négatif que cela produit sur l’attractivité pour les jeunes. Alors que l’âge moyen du personnel soignant s’élève dangereusement, le nombre de candidats dans les écoles ne suffira même pas à remplacer les fins de carrière (sans compter les défections et maladies de longue durée).

La question n’est plus aujourd’hui seulement de savoir s’il faut améliorer les conditions de travail du personnel. La question est de savoir si on laisse l’offre de soins à la population se dégrader « naturellement », au niveau qualitatif et quantitatif,  ou si le monde politique prend la mesure de la situation. Il y a urgence. La formation d’un.e infirmier.e dure 4 ans. Il serait inadmissible d’attendre la prochaine législature pour agir (avec effet en 2029). Le gouvernement doit prendre des mesures d’urgence, encore en 2023 et adopter un plan pluriannuel visant à donner une réelle perspective au personnel en place et aux jeunes pour qui ces métiers représentent encore un idéal professionnel.

Carte blanche signée CNE, Setca, CGSLB, CGSP, CSC Services publics, La PASS asbl, CBCS asbl, MOC, Mutualités Chrétiennes, Solidaris, CSC, FGTB, CG FGTB, FGTB Wallonne, FdSS, LAMA, LUSS, FSIB, MPLP, Viva Salud, Cultures et Santé asbl, CETRI, POUR et Attac, FMM, BAPN, GAMP, FASS, LEF-FGE, CSC-Séniors