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CP 325 - Institutions publiques de crédit

Changer la finance par le mouvement social

C’est une double ambition : la première est d’améliorer la condition des travailleurs du secteur, la seconde est de remettre le secteur financier au service de l’économie, alors qu’il est devenu une pompe à richesses au profit des dominants.



UNE METHODE POUR ANTICIPER LES ENJEUX PROFESSIONNELS

Durant la première partie de la journée, nous avons écouté Luc Mathieu, Secrétaire Général de la CFDT Banques et Assurances. Il a partagé avec la salle les travaux de leur dernier congrès (Horizon 2025).

 La méthode prospective utilisée consiste à envisager trois scenarii d’évolution à 10 ans et d’identifier les enjeux sur lesquels la CFDT Banques et Assurances aura à se prononcer. La méthode a permis de cibler 147 actions à mener sur le terrain.
 Parmi ces sujets, celui de la digitalisation est central. Pour Luc Mathieu : « Il faut mettre la digitalisation à l’agenda de la concertation sociale au niveau des entreprises. Quand le digital, l’automatisation et l’intelligence artificielle sont introduits dans les processus de production, ils font économiser massivement le temps de travail. La question est : que faire de cette économie ? L’entreprise qui ne vise que l’allègement des coûts va en profiter pour virer ses conseillers. Celle qui veut améliorer son service-client va au contraire leur rendre ce temps pour augmenter leurs compétences et la qualité du service. Ce sujet n’est jamais abordé qu’en réaction à une vague de licenciements, quand il est trop tard pour envisager un dialogue constructif. Pourtant, ce choix entrepreneurial devrait se trouver au cœur de la concertation sociale. Il est indispensable que nous, les syndicats, le mettions à l’agenda ».


LE SECTEUR FINANCIER, VECTEUR DE CROISSANCE OU PARASITE ECONOMIQUE ?

La seconde partie de la journée a été consacrée à une « leçon » d’économie donnée par Xavier Dupret, de la Fondation Jacquemotte.  Deux éléments y sont mis en évidence. La crise financière de 2008 a coûté très cher mais n’est pas résolue. Beaucoup d’indicateurs sont au rouge et montrent qu’une rechute est réellement à craindre.
 Plus largement, de nombreux analystes, y compris dans le giron de l’OCDE, commencent à critiquer l’absence d’équité dans la répartition des richesses. Depuis plus de 30 ans, les 10% les plus riches de la population accaparent l’essentiel des fruits de la croissance. Des chiffres montrent même à certains moments et endroits un processus d’accumulation par dépossession des plus pauvres. Ceci fait dire à Xavier Dupret qu’« aujourd’hui, le secteur de la finance ne produit pas de richesse, mais ne fait que pomper ces richesses au profit des dominants ».

 

UN CAS CONCRET : BELFIUS EST A NOUS !

Cet été, le gouvernement Michel-De Wever a annoncé une vague de privatisations qui devrait également submerger Belfius à l’horizon de juin 2018. Une telle décision va à l’encontre des intérêts de tous, travailleurs comme citoyens.
 Pour les employés, travailler dans une banque « publique », c’est l’espoir que la banque prendra autant en compte la qualité du service que le retour exigé par l’actionnaire. Sur l’introduction des outils digitaux, cela laisserait pressentir que la banque ne s’en servirait pas uniquement pour alléger ses coûts. C’est donc un facteur favorable au maintien de l’emploi et de sa qualité.

 Pour le citoyen, le maintien de Belfius « publique » serait le signal que dans le paysage financier, une institution peut diriger des flux financiers vers des investissements durables, au service de projets collectifs. Les défis sociétaux d’aujourd’hui ne seront pas relevés dans un marché dérégulé, où le profit à court terme est le seul maître.

 L’affaire semble mal engagée : les délais sont très courts et les mobilisations articulées de travailleurs et de citoyens ne sont pas courantes. Mais ne pas contester la décision de ce gouvernement ultra-libéral serait manquer totalement à nos devoirs. La CNE et la plate-forme Belfius mèneront ce combat !


Philippe Samek