Pas de réduction de la péréquation : les fonctionnaires en ont déjà suffisamment !

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Le gouvernement fédéral a annoncé hier sa décision de réduire drastiquement la péréquation des pensions de la fonction publique. La Fédération des Syndicats Chrétiens des Services Publics (FSCSP) trouve incompréhensible que l'érosion de la péréquation comme mesure d'économie ait été décidée sans aucune consultation. Les fonctionnaires ont déjà subi suffisamment de réductions ces dernières années.
La péréquation garantit la stabilité de l’accroissement des pensions des fonctionnaires et des enseignants. Leurs pensions augmentent non seulement avec l'indexation légale, mais aussi grâce à la péréquation. Ce système lie les pensions des fonctionnaires aux salaires. Ainsi, chaque fois que les salaires augmentent dans leur secteur, la pension augmente également.
Ce mécanisme trouve son origine dans le principe du salaire différé et sert à compenser la différence de salaire entre les fonctionnaires et les travailleurs du secteur privé. Une différence qui existe toujours. En raison de la péréquation, tous les deux ans, les pensions des fonctionnaires suivent automatiquement l'augmentation des salaires des actifs. Aujourd'hui, ce mécanisme est affaibli et ce, sans concertation.
Ilse Heylen, présidente de la CSC Services publics "80% des économies réalisées sur les pensions le sont aujourd'hui sur le dos des fonctionnaires. Les fonctionnaires ont déjà dû faire des économies drastiques ces dernières années, ce qui signifie que les pensions baisseront de toute façon dans les années à venir. La limite a été atteinte. »
Pour Stéphane Deldicque, Vice-président de la CSC Services publics, "cette réforme est tout simplement injuste et honteuse".
Les fonctionnaires ont déjà fait beaucoup d'efforts. Ils doivent travailler trois ans de plus, le salaire de référence est calculé sur 10 ans, la prime de pension a été supprimée, la bonification du diplôme est en voie de disparition et il n'y a plus d'accumulation de retraite pour de plus en plus de congés. Dans son dernier rapport, la Commission d'étude sur le vieillissement a calculé que ces interventions n'augmenteront pas les dépenses de pensions du secteur public jusqu'en 2040, même si le nombre de pensions augmentera encore de 15 %. Les pensions du secteur public vont donc déjà diminuer. La limite est atteinte !
Koen De Mey, président de la FCSSP : "Cette mesure réduit la stabilité sociale des fonctionnaires retraités. Les pensionnés verront leurs revenus diminuer au fur et à mesure qu'ils prendront leur retraite. De plus, le gouvernement a pris cette décision sans concertation sociale préalable. C'est vraiment inacceptable pour nous".
Les syndicats du FCSSP souhaitent un réexamen de la décision dans les plus brefs délais.