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Chronique amère de la désillusion des soignants

© Shutterstock

Il y a un an, après une manifestation contre la politique libérale de la santé, naissait le mouvement « ras-le-bol ». De juin à août, chaque mardi, les blouses blanches clamaient, tout en assurant les services aux patients, leur fatigue, leur mal-être et leurs inquiétudes. Et elles furent entendues. Le Gouvernement belge mis sur pied un fonds afin d’améliorer leurs conditions de travail en stabilisant des contrats, engageant du personnel, donnant accès à la formation continuée et spécialisée, …  Les choses se négociaient et se mettaient en place, et puis… le virus est arrivé.

Alors, courageusement, sans même être suffisamment protégés, ses hommes, ses femmes, ses parents, ses grands-parents, se sont jetés corps et âmes dans la bataille. La peur au ventre, pas pour eux mais pour les autres, ils n’ont rien lâché pour sauver des vies. Si forts, si unis, si décidés face à l’ennemi invisible, ils ont forcé l’admiration de leurs concitoyens qui chaque soir, depuis 9 semaines, les applaudissent au balcon. Aujourd’hui, la première bataille est gagnée : les services hospitaliers n’ont pas été saturés, ils ont été présents au côté de chaque malade pour leur apporter les meilleurs soins possibles, leur soutien et leur humanité .  Epuisés d’avoir, pendant de longs jours, tout donné, ils se préparent pourtant au risque d’une prochaine invasion et n’oublient pas les autres qui ont aussi maintenant besoin d’eux.  Il font partis de nos « héros » du quotidien et pourtant, le Gouvernement, pour tout remerciement, les a trahis en votant, en catimini et sans aucune concertation avec les organisations syndicales représentatives, des arrêtés, qui les poussent aujourd’hui à la révolte.

En effet, à l’aube de ce déconfinement, le Gouvernement craint la « deuxième vague » et entend donc s’y préparer. Pour ce faire, il s’est « mis en ordre de marche », et a pris, sous le couvert des pouvoirs spéciaux (NDLR : qui ne l’exemptent pas de son obligation légale de concertation sociale), des décisions impactant le secteur de la santé.

Utilisation des montants du fonds des blouses blanches

Au début de la crise, conscients des difficultés que nos services de soins allaient devoir affronter, les organisations syndicales ont proposé d’utiliser le fonds pour financer les besoins en personnel.  Plus de monde sur le champ de bataille permet de mieux répartir la charge de travail et d’assurer la viabilité des troupes.

Le Gouvernement a refusé la proposition mais s’est attribué les montants afin de refinancer les hôpitaux. Pire encore, les montants versés aux institutions pour faire face à la crise ne sont que des avances. Cela signifie qu’ils seront déduits de leur enveloppe de fonctionnement habituelle. Pourtant, les frais spécifiques engendrés (matériel, logistique, organisation de l’espace, …) ne disparaitront pas.

Réquisitions

« Nous ne sommes pas des déserteurs. » C’est la phrase qui revient le plus dans la bouche des soignants. Déjà fatigués par leurs conditions de travail habituelles, ils n’ont rien lâché.  Ils étaient là à se battre tous les jours. Et aujourd’hui, le Gouvernement estime, qu’en cas de deuxième vague, il devra les réquisitionner pour assurer les soins ? A la différence de notre Gouvernement, les soignants sont avant tout des humains qui travaillent avec des humains. Aucun d’entre eux, même épuisé, ne fera passer son jour de congé avant une intervention urgente auprès de malades. 

Autoriser le personnel non qualifié à prodiguer des soins infirmiers

Le travail des infirmiers et les actes médicaux, pour certains invasifs, qu’ils peuvent pratiquer sont règlementés par un arrêté royal. Seuls les détenteurs d’un diplôme d’infirmier et d’un VISA peuvent les pratiquer ou en confier certains, spécifiquement définis dans la Loi, à des aides-soignants qualifiés.

Permettre à n’importe quelle personne travaillant dans le secteur de la santé de pratiquer ceux-ci pose de nombreuses questions. Tout d’abord, la qualité des soins aux patients qui est la priorité. Nous avons tous pu apprécier à sa juste valeur la douceur et la dextérité d’une infirmière aguerrie lorsqu’elle nous fait une prise de sang.  Ensuite, la responsabilité qui incombe à l’infirmière du service. En effet, si des personnes non expérimentées commettent des erreurs dans les soins, pouvant avoir de lourdes conséquences, ce sont elles qui seront impliquées. Enfin, la cohérence de la mesure avec la prolongation de la formation (4 ans aujourd’hui) afin de leur permettre d’avoir le même niveau que les collègues européennes, reste à démontrer.

« Vous accepteriez que votre opticien soigne votre plaie, change votre poche ou retire vos drains ?  A chaque métier, ses compétences.  Je n’irais pas vendre des dispositifs médicaux ou plomber une dent », explique un infirmier.

Après l’impossibilité de les récompenser de leurs sacrifices et de leur acharnement par une prime spécifique, ces décisions sont vexatoires pour nos « héros ». C’est pour cela que le mouvement « ras-le-bol » se transforme en « révolte ». Un préavis de grève a été déposé par la CSC Services publics et concerne toutes les institutions de soins (hôpitaux, maisons de repos, …) publiques en Wallonie et à Bruxelles. Ainsi, entre le 18 mai et le 18 juin, des actions locales seront menées (manifestation, arrêt de travail plus ou moins long, sensibilisation des visiteurs, …) sans pour autant délaisser les patients et résidents.  Vous trouverez le programme détaillé et pourrez nous suivre sur la page FB et le site de la CSC Services publics.

Le secteur souhaite de la sorte rappeler à Madame la Ministre et à ses collègues qu’il n’a pas une mémoire de poisson rouge et que, chaque travailleur dispose d’un bulletin de vote.

Pour la CSC Services publics – Secteur Soins de Santé

Véronique SABEL, Marie TILLIERE, Hanane EL BOUZAKHI, Mélisa MAGGIO, Lina COOSTERMANS

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