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Accélérons la campagne mondiale de vaccination MAINTENANT!

En Belgique comme en Europe, le royaume de la liberté se rapproche à mesure que le rythme de la vaccination s’accélère.

Quel contraste, toutefois, entre la détermination des pays riches à mener à bien les campagnes de vaccination sur leur propre territoire et l’incapacité à améliorer la couverture vaccinale des populations vulnérables et des pays à faible et moyen revenu.

Nul ne peut rester insensible face aux images poignantes des enterrements nocturnes pratiqués massivement ou celles des mourants qui font la file devant les hôpitaux. Le manque de volonté politique de dirigeants populistes de pays émergents comme le Brésil et l’Inde pour protéger leurs populations face à la diffusion du virus est honteux. Néanmoins, se limiter à envoyer une aide d’urgence à des pays qui n’arrivent pas à contenir la pandémie est une réponse à la fois trop tardive et insuffisante! Il faut d’urgence accélérer la stratégie mondiale de vaccination actuellement en cours pour créer, dans des délais raisonnables, un monde où chacun serait protégé des vicissitudes liées à la pandémie.

La crise sanitaire a démontré l’importance vitale d’une politique publique forte. Des universités subventionnées ont contribué à faire progresser la connaissance du virus. Des sociétés pharmaceutiques de premier plan ont touché des milliards de fonds publics pour développer rapidement des vaccins efficaces qui sont aujourd’hui massivement utilisés. Les aides publiques et les commandes massives ne dissuadent toutefois pas les sociétés pharmaceutiques de faire breveter les vaccins, de sorte que la production est limitée et les médicaments sont plus coûteux. La disponibilité réduite et le coût des vaccins entravent significativement leur diffusion dans le monde entier, ainsi que l’accès égal à la santé.

Fort heureusement, il existe un programme – dénommé COVAX – dirigé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS); 64 pays à revenu élevé y adhèrent et s’engagent à garantir à 92 pays à faible et moyen revenu un accès minimum au vaccin en fonction de sa disponibilité. Il s’agit en soi d’un beau mais fragile système, qui souffre d’une capacité de production limitée. Même avec COVAX, les pays à faible et moyen revenu ne pourront atteindre une couverture vaccinale suffisamment élevée avant 2023, voire 2024. Négliger d’organiser une campagne de vaccination suffisante dans le monde entier est donc tout simplement une mauvaise politique, y compris vis-à-vis de ses propres électeurs.

Les mesures suivantes sont nécessaires afin d’améliorer la couverture vaccinale dans le monde et d’accélérer une stratégie d’immunisation multilatérale avec un accès équitable aux vaccins et aux traitements.

Il faut rendre le programme COVAX plus ambitieux tout en le dotant d’engagements coordonnés plus stricts. Il y a un gouffre inacceptable entre les ambitions exprimées en termes de couverture vaccinale: 70% de la population de l’Union européenne d’ici l’été contre à peine plus de 3% de la population pour COVAX. Il faut renforcer la coopération et les transferts de technologie afin d’accélérer le rythme de la vaccination. Lorsque survient une phase urgente d’une pandémie telle que la COVID-19, il faut pouvoir lever les brevets temporairement et intelligemment pour accroître les capacités de production et rendre les médicaments et les traitements disponibles à un coût abordable.

La levée temporaire des brevets est la seule manière efficace d’accélérer sensiblement la campagne de vaccination. Il ne suffit pas de compter sur la bonne volonté des sociétés pharmaceutiques ou de les obliger à accorder leurs licences à d’autres producteurs de vaccins. Ces mesures laissent trop de pouvoir aux sociétés pharmaceutiques et prendront trop de temps à être mises en œuvre, de sorte que des centaines de milliers de vies humaines seront perdues lorsque de nouveaux variants ingérables apparaîtront.

Le partage des connaissances technologiques permet à d’autres sociétés de lancer aussi leur production: plus rapidement, en plus grandes quantités et à moindres frais. Chacun y trouverait son compte, comme ce fut le cas jadis pour le vaccin qui a permis d’éradiquer la polio dans de nombreux pays, ainsi que pour les médicaments contre le sida.

Il faut profiter à cet effet du débat qui se déroule actuellement à l’Organisation Mondiale du Commerce, et lui donner toutes ses chances. Nous demandons de soutenir l’initiative citoyenne européenne noprofitonpandemic.eu afin de renforcer le message que nous voulons transmettre au gouvernement.

Une campagne de vaccination réussie profite aussi d’organisations de santé et de mouvements sociaux, qui peuvent contribuer à la confiance à l’égard du vaccin; elle tient compte des campagnes et conventions de l’Organisation Internationale du Travail pour garantir des conditions de travail saines et décentes.

Jusqu’à présent, les Etats-Unis et l’Union européenne rejetaient cette proposition mais un changement d’attitude se dessine aux Etats-Unis. Officiellement, le gouvernement belge affirme que les vaccins contre la COVID-19 doivent être "un bien commun universel", mais il refuse de mobiliser le meilleur instrument afin de concrétiser effectivement cette prise de position. Certains partis gouvernementaux choisissent d’être davantage sensibles au lobbying de l’industrie pharmaceutique plutôt qu’aux cris de détresse de milliards de citoyens non protégés dans des pays aux moyens financiers plus limités. La position myope de l’Union européenne est ainsi renforcée et, dans notre pays, une majorité de fait qui est favorable à la levée temporaire des brevets se trouve prise en otage. Il est grand temps de ne plus se voiler la face et d’œuvrer à la solidarité internationale, au droit à la santé et à la liberté pour tous.

Marie-Hélène Ska, CSC
Elisabeth Degryse, Mutualité chrétienne
Jean-Pascal Labille, Mutualité socialiste
Arnaud Zacharie, CNCD-11.11.11
Olivier Valentin, CGSLB
Thierry Bodson, FGTB
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