ALE et réforme du chômage : le ministre Clarinval ignore-t-il le contenu de sa propre loi ?

Un affilié de la CSC, actif depuis 24 ans comme gardien de la paix via l’ALE de Fléron, a récemment interpellé par écrit le ministre Clarinval. Son objectif était simple : savoir s’il allait, oui ou non, être concerné par la réforme du chômage. La réponse floue du ministre soulève quelques interrogations.
Tout en reconnaissant que la fonction de gardien de la paix est « essentielle pour la société », David Clarinval affirme que « les personnes engagées dans un emploi social utile ne seront pas traitées de la même manière que celles qui demeurent totalement inactives ». Il ajoute également que les critères précis d’exemption, de prolongation ou de sortie progressive sont encore en cours de discussion avec les partenaires sociaux.
« Pourtant, une lecture attentive de la loi programme révèle précisément le contraire, regrette Khadija Khourcha, responsable nationale des Travailleurs Sans Emploi à la CSC. On peut y lire que seules quelques catégories spécifiques échapperont à la limitation des allocations : les travailleurs âgés avec une carrière longue, les bénéficiaires d’allocations de sauvegarde, les travailleurs en RCC, les pêcheurs, les artistes ou encore ceux relevant de l’article 78. Les travailleurs ALE n’en font pas partie ! »
Le ministre ignore-t-il le contenu de sa propre loi ou n’assume-t-il tout simplement pas sa réforme ? À la CSC, on estime que les personnes concernées ont le droit d’être informées correctement sur leurs droits.
« Monsieur Clarinval doit s’expliquer et se rétracter. Il doit accorder le droit au chômage aux personnes qui prestent en ALE dans des fonctions essentielles à la société depuis des dizaines d’années, affirme Khadija Khourcha. Ces personnes sont dans des conditions de travail très précaires, en attendant un vrai contrat. Elles ont accepté d’être surveillante-éducatrice, jardinier, gardien de la paix, bibliothécaire… pour un revenu de 4€ de l’heure, motivées par l’attente d’un vrai contrat qui n’arrive jamais. Leur exclusion est injuste et inacceptable ! »