Comprendre la Loi Quintin : retour sur la soirée citoyenne organisée par la CSC Bruxelles
Jeudi 27 novembre, environ cent personnes ont participé à une soirée organisée par la CSC Bruxelles pour comprendre et débattre des risques liés à la Loi Quintin. Un projet qui permettrait au gouvernement de dissoudre certaines associations sans passer par un juge, et qui suscite beaucoup d’inquiétude dans le monde syndical, associatif et citoyen.
Une loi qui changerait profondément les règles
Les intervenants ont expliqué que cette loi donnerait au ministre de l’Intérieur un pouvoir très large : celui de faire disparaître une association jugée “dangereuse”, sans contrôle judiciaire.
Beaucoup y voient une menace directe pour la liberté d’association, le droit de s’exprimer et de s’organiser, ainsi que l’équilibre des pouvoirs dans notre démocratie.
Dans une vidéo diffusée pendant la soirée, Carine Thibaut (Amnesty International) a rappelé que ce type de dispositif existe surtout dans des pays où les contre-pouvoirs sont affaiblis et où la critique sociale est mal vue.
En effet, selon le type de gouvernement en place, ce type de loi pourrait être utilisée contre des groupes très différents (syndicats, partis, mouvements citoyens,...). Le projet de la Loi Quintin, tel que proposé, est une arme à double tranchant qui peut amener un grave danger selon l'utilisateur...
Un contexte politique tendu
Sixtine Van Outryve, du Front Antifasciste Bruxellois, a replacé cette loi dans un cadre plus large. Selon elle, la Belgique n’est pas isolée : partout en Europe, des gouvernements adoptent des mesures plus dures contre la contestation.
Elle a expliqué que les politiques d’austérité créent du mécontentement, et que les mesures sécuritaires servent trop souvent à faire taire ce mécontentement.
Pour elle, la Loi Quintin pourrait devenir un outil pour réduire l’espace démocratique en ciblant d’abord les associations les moins consensuelles… avant peut-être d’autres organisations plus classiques.
Son message était clair : “Quand certains groupes sont visés aujourd’hui, d’autres risquent de l’être demain.”
Un discours marquant sur les dérives autoritaires
La soirée a également été marquée par l’intervention de Jean-Noël, militant CSC et enseignant.
Avec humour et ironie, il a décrit la Loi Quintin comme une mesure qui transformerait le ministre de l’Intérieur en juge et arbitre de ce qui a le droit d’exister politiquement.
Il a rappelé que, dans l’histoire, les atteintes aux libertés commencent souvent par des lois présentées comme “pratiques” ou “techniques”, mais qui finissent par réduire la voix de la société civile.
Un public mobilisé… et une ambiance conviviale
Après les interventions, le public a pu poser de nombreuses questions à nos invité(e)s :
Comment agir ? Comment défendre nos libertés ? Comment rester mobilisés ?
La soirée s’est terminée autour de wraps et de discussions informelles, permettant aux participant(e)s d’échanger leurs impressions et leurs idées pour la suite. L’ambiance était chaleureuse, malgré la gravité du sujet.
Cette soirée a montré que la question de la Loi Quintin dépasse largement un débat juridique : elle touche à la manière dont nous voulons vivre ensemble et défendre nos droits.
La forte participation prouve que beaucoup de citoyennes et citoyens restent vigilants face à toute mesure qui pourrait affaiblir la démocratie.
Nous remercions encore chaleureusement toutes celles et tous ceux qui ont participé à cette soirée, et espérons vous retrouver aussi nombreux lors de nos prochains événements!

