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Réforme des allocations de chômage : une inquiétude croissante à Bruxelles

La limitation dans le temps des allocations de chômage, prévue pour janvier 2026, suscite une vague d’inquiétudes à Bruxelles. Lors d’une session d’information organisée par la CSC Bruxelles ce 15 mai 2025, plus de 400 participants et participantes ont exprimé leurs craintes face à une réforme déconnectée des réalités sociales. Entre précarisation, exclusion et complexité administrative, les témoignages poignants des citoyens présents révèlent une réforme aux conséquences potentiellement désastreuses.

L’objectif - affiché - du gouvernement est de responsabiliser les chercheurs d’emploi. Mais les témoignages recueillis lors de cette session d’information brossent un tableau bien différent, en plus d’être alarmant : incompréhension des règles, peur de la pauvreté et sentiment d’abandon. La limitation des allocations risque de plonger de nombreux Bruxellois  et Bruxelloises dans la précarité et l’exclusion sociale.

Des obstacles ignorés par la réforme

La réforme passe sous silence plusieurs réalités du marché de l’emploi bruxellois. D’abord, les barrières linguistiques : dans notre capitale, la maîtrise du néerlandais est souvent exigée. Les formations linguistiques, pourtant cruciales, ne sont pas reconnues comme une exception à la limitation, pénalisant les primo arrivants et les personnes en reconversion.

Ensuite, le travail précaire non valorisé : les emplois en Agence Locale pour l’Emploi (ALE), qui maintiennent les personnes actives, ne sont pas considérés comme suffisants pour conserver les droits.

Finalement, les vulnérabilités des gens sont également ignorées : âge, santé ou situation sociale ne sont pas pris en compte, imposant une approche uniformisée qui nie les parcours individuels.

Des voix qui interpellent

Lors de la session, plusieurs participants ont partagé leurs angoisses face à la réforme.

Marie, 52 ans, est atteinte de problèmes de santé chroniques : « J’ai des douleurs chroniques qui m’empêchent de travailler à temps plein depuis de nombreuses années. On me dit que reprendre un emploi temps plein, ça sera bon pour mon mental ; et que si je n’y arrive pas, je n’ai qu’à remettre des certificats. Mais je ne peux pas travailler dans un emploi temps plein, ça m’est impossible physiquement. Et sans allocations, comment vais-je payer mes soins ? Cette réforme me condamne en quelque sorte à la misère. »

Amina, 34 ans, est universitaire polyglotte : « Je parle six langues, j’ai un diplôme universitaire, mais les emplois que je trouve ne correspondent pas à mes compétences. On me dit de persévérer, mais sans allocations, je ne tiendrai pas longtemps. »

João, 41 ans, est quant à lui en recherche d’emploi : « À Bruxelles, sans néerlandais, c’est presque impossible de décrocher un poste stable. Je veux apprendre, mais les formations prennent du temps, et la réforme ne me laisse aucune marge. »

Un marché de l’emploi déséquilibré et une complexité administrative pesante

La réforme suppose que l’emploi est à portée de tous. Pourtant, le marché de l’emploi fait preuve d’un véritable déséquilibre structurel : avec 180 000 emplois vacants pour 300 000 chercheurs d’emploi, le marché est saturé.

Il faut aussi souligner qu’aucun effort significatif n’a été fait pour créer des emplois, laissant les individus seuls face aux obstacles structurels.

Les règles opaques et les démarches lourdes vont compliquer la vie des demandeurs d’emploi. En supprimant les allocations sans alternatives, la réforme pousse les plus précaires vers l’économie informelle, voire la criminalité de survie. Cette “violence institutionnelle”, que nous dénonçons, fragilise les populations les plus vulnérables.

Un appel à la mobilisation pour une société plus inclusive

Face à cette situation, la CSC Bruxelles appelle à une mobilisation massive. Des actions sont prévues les 22 mai (Le secteur du Non-marchand), le 3 juin (Marche contre les exclusions du chômage) et le 25 juin 2025 (Rassemblement en Front commun syndical contre les mesures du gouvernement « Arizona ») pour exiger une réforme plus juste, tenant compte des réalités du terrain.

Loin de favoriser l’insertion, la limitation des allocations aggravera au contraire les fractures sociales. Pour éviter une catastrophe, il est urgent de repenser cette réforme en tenant compte des besoins réels des citoyens. Et nous ne le dirons jamais assez : la mobilisation citoyenne sera cruciale pour faire entendre cette voix commune.