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Non, les salaires ne sont pas le problème pour la compétitivité !

Du côté patronal, on affirme que l’indexation automatique des salaires est intenable et qu’elle met à mal la compétitivité des entreprises belges. Mais si l’on observe les chiffres, on voit que la hausse des coûts de l’énergie pèse trois fois plus que les indexations. Pour la CSC Alimentation et Services, la solution n’est pas de geler les salaires, mais plutôt de taxer les surprofits d’Engie et des autres bénéficiaires de la crise pour alléger la facture de tout le monde.

Sortons notre calculette dans l’industrie boulangère. Sur la base des chiffres de la fédération des boulangers Bakkers Vlaanderen, le service d’études de la CSC Alimentation et Services a calculé que l’énergie a contribué à une hausse de 13 % des coûts de production totaux d’un pain, contre 3,9 % pour les indexations des salaires 2022 passées et à venir. « Si une entreprise boulangère a des coûts pour 100 millions d’euros, la hausse des coûts de l’énergie pèse pour 13 millions d’euros en plus. La hausse des salaires liée à l’indexation de 9,6 % lui coûtera 3,9 millions d’euros de plus. C’est-à-dire… trois fois moins ! » analyse Gaëtan Stas, Secrétaire général de la CSC Alimentation et Services.

Dans une chocolaterie ou une fabrique de gaufres, la hausse des prix de l’énergie pèse pour deux fois plus que celle de 9,6 % d’indexation. Mais l’industrie alimentaire est intensive en main-d’œuvre. La plupart des industries lourdes ont des frais de personnel nettement plus faibles. Les indexations salariales devraient donc y peser encore moins. « À l’inverse, les entreprises de services comme le nettoyage ou l’horeca ont des frais de personnel plus importants. Mais ce sont aussi des secteurs où il n’y a pas vraiment de compétitivité à avoir vu qu’on ne peut délocaliser un nettoyeur ou une barmaid. De plus, on observe que dans la plupart des cas, les entreprises refacturent les hausses de coûts à leurs clients » , continue Gaëtan Stas.

Le principal problème de l’industrie réside dans la hausse des prix de l’énergie. Or, ce coût pour les uns est un bénéfice pour les autres, à savoir certains fournisseurs d’énergie. L’Agence internationale de l’énergie calcule 200 milliards de dollars de profits supplémentaires au niveau mondial dans le secteur. Des géants comme Engie, Total et Shell réalisent ces bénéfices aussi en Belgique. Pour le Secrétaire général de la CSC Alimentation et Services : « Ceux qui ont vraiment à cœur d’alléger la facture des entreprises devraient plutôt demander un blocage des prix de l’énergie. Et celui-ci peut être financé par une taxe sur les surprofits des secteurs qui bénéficient de la crise, comme le recommande d’ailleurs la Commission de régulation de l’électricité et du gaz (CREG) » .

D’autres éléments rendent d’autant plus compliqué d’adhérer au discours patronal sur le saut d’index. « Début septembre, le fonds d’investissement Janus Henderson a révélé que les dividendes versés par les grandes entreprises belges à leurs actionnaires ont augmenté de 70 % en Belgique entre avril et juillet 2022. On ne peut pas demander que les travailleurs baissent leur pouvoir d’achat avec un saut d’index alors que ceux qui ont les épaules les plus larges profitent de la crise », poursuit Gaëtan Stas.

Près de la moitié des travailleurs n’ont pas encore vu leurs salaires indexés en 2022. Pour un ouvrier de l’industrie alimentaire, c’est 2050 € bruts perdus depuis le début de l’année. « On retourne des dizaines d’années en arrière au niveau du pouvoir d’achat. Garantir un salaire correct pour tout le monde, c’est notre priorité. C’est pourquoi nous manifesterons pour le pouvoir d’achat au cours des prochains mois », conclut-il.

1 Début 2022, les prix de l’énergie pesaient pour 5 % des coûts de production d’un pain, là où les frais de personnel comptaient pour 43 %. Verkoopprijs brood stijgt door naar 2.94 euro (bakkersvlaanderen.be)

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