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La réforme des pensions doit apporter une réponse aux véritables problèmes

La réforme des pensions doit apporter une réponse aux véritables problèmes

Autrice: Anne Léonard, secrétaire nationale CSC.

Date de parution: 23 février 2025

L’accord du gouvernement aura un impact profond sur les pensions. Différentes mesures ont pour objectif affiché d’assurer une harmonisation entre les régimes (salariés, indépendants, fonctionnaires) mais surtout de faire des économies budgétaires. Mais harmoniser (et démanteler) les régimes ne peut pas être un objectif en soi. Changer notre système de pension doit d’abord viser à répondre aux vrais enjeux.

Le point de départ de toute réforme doit être un constat implacable : la pension moyenne dans le régime des salariés et de 1.698 EUR brut. 

On entend souvent dire que si les pensions sont faibles en Belgique c’est parce que les carrières sont courtes.

Il s’avère pourtant que la pension moyenne d’une personne ayant travaillé plus que 45 ans est de 2.371 EUR brut. Ce chiffre reprend uniquement les années effectivement prestées (hors périodes assimilées).

Le salaire moyen en Belgique est de 4.076 EUR brut (en 2022). Il y a donc un écart conséquent entre le salaire moyen et la pension moyenne. 

Le premier enjeu de notre système de pension porte donc sur la manière de résorber cet écart.

A ce titre, l’accord de gouvernement propose « d’étudier comment les revenus du travail pourraient être liés à la croissance réelle du revenu moyen du travail et non plus seulement à l’index ».

Si l’intention est de réellement revaloriser les périodes de travail dans les pensions, la concrétisation de ce point de l’accord devrait alors être la priorité n°1 du ministre des Pensions.

Les périodes assimilées : problème ou solutions?

Le nouveau gouvernement veut réduire drastiquement le poids des périodes assimilées dans le régime des salariés.

Mais avant de penser à réduire, il faudrait se poser la question de leur utilité.

Ces périodes (chômage, maladie, RCC) correspondant en majorité à des risques sociaux. Le propre du risque social consiste à admettre que certains événements et situations ne relèvent pas de la responsabilité individuelle du travailleur. Par exemple, ce ne sont pas les chômeurs qui créent le chômage.

Par conséquent, la prise en compte de ces périodes en pension vaut comme reconnaissance de ces risques.

Cette obsession pour les « carrières effectives » occulte la nature des carrières dans le régime des salariés et la pénibilité des métiers.  S’il y a des périodes de non-travail c’est le simple reflet de l’évolution du monde du travail et de la composition des carrières.

Vers plus d’égalité entre femmes et hommes?

L’accord du gouvernement affirme que sa réforme des pensions aura notamment pour principe l’égalité femmes-hommes.
Les mesures annoncées risquent pourtant de fortement mettre à mal cette belle intention.

Nous pensons notamment à l’impact des périodes assimilées : La non-prise en compte des périodes assimilées ferait passer l’écart des pensions entre les femmes et les hommes de 32% à 42%.

Nous devons également avoir une analyse critique de l’introduction d’un malus pour l’accès à la pension anticipée : eu égard aux conditions prévues, les femmes seront fortement impactées. En effet, les femmes travaillent plus que les hommes à temps partiel. Or, en raison du mécanisme de la compression (qui ramène un temps partiel à un temps plein), elles auront plus de mal à satisfaire aux conditions et subiront le malus. Sans oublier le durcissement des conditions pour accéder à la pension minimum : actuellement, 10% des femmes n’ont déjà pas accès à cette pension. En exigeant davantage de périodes de travail effectif ce chiffre risque d’encore plus augmenter.

Les pensions, une affaire de dépenses ou de… recettes?

Ce train de mesures part du principe que notre système court à sa perte et que le coût des pensions serait insoutenable.
Adopter ce regard sur les choses relève du choix politique et l’arithmétique n’y est pas pour grand-chose. Mais si on veut absolument compter, pourquoi ne pas s’interroger sur les milliards perdus par la sécurité sociale en raison des nombreuses réductions de cotisations sociales offertes?

Et comment s’assurer que la fin des régimes de fin de carrière et les mesures prises en pension (relèvement progressif à 67 ans) n’aura pas pour conséquence d’augmenter encore plus le nombre de travailleurs malades?