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Où les travailleurs vont-ils s’épuiser pour compenser les heures supplémentaires volontaires?

Où les travailleurs vont-ils s’épuiser pour compenser les heures supplémentaires volontaires?

un homme fatigué s'endort au travail

Auteur: Bart Vannetelbosch

Octobre 2025

Le gouvernement Arizona étend le dispositif actuel d’heures supplémentaires volontaires. Contrairement aux heures supplémentaires classiques, la majorité de ces heures ne donnent pas droit à un complément et sont totalement exonérées d’impôt. Cui bono? À qui profite le crime? Ces heures nettes sont-elles plus avantageuses pour le travailleur que les heures supplémentaires normales? Quel est le gain pour les entreprises et la perte pour l’État belge?

C’est le travailleur qui y perd le plus. Avec un salaire brut de 20 euros par heure, il conserve 269 euros nets pour 10 heures supplémentaires classiques avec complément, contre seulement 200 euros pour 10 heures supplémentaires volontaires. Une perte de salaire d’au moins 25%, que le travailleur est pourtant supposé choisir volontairement.

Pour autant qu’il choisisse "volontairement" évidemment car une étude récente révèle que pas moins de 40% des personnes interrogées affirment qu’elles ne prestent pas des heures supplémentaires de leur plein gré.  Dans cet exemple, l’administration fiscale et la sécurité sociale perdent ensemble environ 80 euros, ce qui rend ces heures supplémentaires volontaires près de 149 euros moins coûteuses pour les entreprises.

Sur un coût de 349 euros pour 10 heures supplémentaires ordinaires, cela représente une économie de 43% pour les entreprises. 
En supposant qu’un travailleur ne fasse pas d’heures supplémentaires volontaires pendant les vacances ou les jours fériés, le quota annuel de 360 heures supplémentaires volontaires fixé par le gouvernement Arizona correspond à un peu moins de huit heures par semaine, sans droit à un repos compensatoire. Si l’on fait abstraction d’autres systèmes permettant de travailler davantage, cela porterait la durée de travail hebdomadaire autorisée à 46 heures par semaine dès le 1er janvier 2026. La semaine de travail de 45 heures a été instaurée en Belgique en 1955. 

Arnaque fiscale

Pour le travailleur, ces heures supplémentaires volontaires rapportent moins que les heures supplémentaires normales. Ce système représente donc surtout une augmentation de la durée de travail plutôt qu’une réponse à des pics d’activité. L’entreprise bénéficie de tous les incitants pour épuiser le crédit, puisque ces heures supplémentaires volontaires sont beaucoup moins chères que les heures régulièrement prestées. Des moyens parfaitement légaux permettent ainsi à l’entrepreneur avisé de duper l’administration fiscale et la sécurité sociale: réduire la durée de travail à temps plein dans l’entreprise (de 38 à 30 heures), et faire en sorte que les 8 heures ainsi libérées soient occupées par des heures supplémentaires volontaires. Faites-le avant vos concurrents, sinon vous devrez amorcer un mouvement de rattrapage.

Dans la perspective des difficiles discussions budgétaires, il est inconcevable que le gouvernement n’ait pas estimé précisément le coût de toutes ces mesures. La question est de savoir à quelle vitesse les entreprises tireront parti de ce dispositif à durée indéterminée. Dans l’hypothèse très prudente où seul 1 travailleur sur 10 effectuerait 36 heures supplémentaires volontaires, le coût dépasserait déjà 100 millions d’euros par an. Multipliez ce résultat par 240 heures, la facture s’alourdit considérablement. Reste à savoir où les travailleurs devront compenser ces pertes ailleurs dans le budget?