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Nouvelle occasion manquée de faire le choix de la justice!

Nouvelle occasion manquée de faire le choix de la justice!

Manifestatie in Brussel.

Auteures: Ann Vermorgen en Marie-Hélène Ska

Décembre 2025

Après des mois de protestations sociales et de messages clairs envoyés par la société civile, le gouvernement présente une fois de plus un budget qui esquive les choix fondamentaux. Plutôt que d’écouter les revendications légitimes des travailleurs, il décide de maintenir – voire d’accentuer – les inégalités existantes. Ce budget pluriannuel est une succession d’occasions manquées, dont la facture est à nouveau supportée par les travailleurs.

Le gouvernement s’accroche à son discours: les dépenses publiques dérapent, surtout celles liées à la sécurité sociale, d’où la nécessité de procéder à des coupes budgétaires. Or, cette affirmation ne résiste pas à l’examen des faits. Selon une étude de la Banque nationale, les dépenses sociales en Belgique sont même inférieures à la moyenne de nos pays voisins. Les véritables champions des dépenses se situent ailleurs: dans les subventions aux entreprises et la complexité institutionnelle.

Pourtant, le gouvernement continue de ménager les entreprises au travers des subventions. La seule mesure concrète annoncée – un léger ralentissement des dépenses fiscales via le précompte professionnel non versé – est dérisoire face à l’ampleur des dérives constatées dans ce domaine. De plus, le gouvernement fait totalement abstraction des nombreux rapports de la Cour des comptes, du Bureau du plan et de la Banque nationale, qui soulignent de manière répétée l’inefficacité de certaines subventions, sans valeur ajoutée pour l’économie. Des constats largement partagés par la Commission européenne et l’OCDE. N’y aurait-il pas là matière à un vrai débat budgétaire?

Au lieu de cela, les travailleurs et les assurés sociaux subissent deux sauts d’index. Un gain pour les entreprises et pour l’État… financé directement par les travailleurs. Ce choix met en lumière l’incohérence du discours du gouvernement qui affirme que la norme salariale compense l’indexation. Apparemment, ce mécanisme ne fonctionne que dans un seul sens. Pendant ce temps, les ménages et les allocataires sociaux doivent se serrer la ceinture, en particulier les chefs de ménage déjà fragilisés. En réalité, ce gouvernement ne sait même pas encore quels groupes seront plus ou moins affectés par ces mesures. Ne faudrait-il pas commencer par les identifier? À moins que ce dossier ne connaisse le même sort que le rapport sur la pauvreté lié aux réformes des pensions, promis mais jamais réalisé? Le mutisme du gouvernement en dit long sur la considération accordée aux plus vulnérables.

D’ici à ce que les travailleurs voient une baisse de leur impôt sur le revenu, ils auront déjà largement contribué à l’effort budgétaire au travers de la hausse de la TVA, des sauts d’index et des augmentations de coûts dans les soins de santé. Si tant est qu’ils voient cette baisse, car d’ici 2030 il faudra d’abord combler le déficit budgétaire.

Le gouvernement ignore les problèmes structurels et reporte la facture sur ceux qui peinent déjà à joindre les deux bouts. Les appels à des alternatives justes – comme la suppression des niches fiscales et une taxation équitable de tous les revenus – restent sans réponse. Ce budget aurait pu être une opportunité de faire le choix de la solidarité, de la justice et des investissements tournés vers l’avenir. Il se révèle au contraire comme un budget d'occasions manquées, qui creuse les inégalités sociales et sape davantage la confiance dans la politique.