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Welvaartsaanpassingen zijn geen voorrecht

Les adaptations au bien-être ne sont pas des privilèges

Auteur: Koen Meesters, secrétaire nationale
29/10/2024

Nous sommes à l’avant-veille d’une nouvelle période de deux ans pour la mise en œuvre de l’enveloppe bien-être pour 2025-2026. Les interlocuteurs sociaux n’étant pas arrivés à  rendre un avis commun avant l’échéance du 15 septembre, les syndicats ont remis leur propre proposition. Celle-ci devrait pouvoir être mise en œuvre à partir de janvier 2025. Les assurés sociaux ne peuvent être les victimes d’un gouvernement en affaires courantes et il ne peuvent être les dupes des négociations actuellement en cours en vue de la constitution d’un gouvernement fédéral. La CSC, la FGTB et la CGSLB insistent sur une concrétisation rapide de l’enveloppe.

En Belgique, de nombreuses prestations sociales sont toujours largement inférieures au seuil de pauvreté, comme le montrent les chiffres du SPF Sécurité sociale. Seules les pensions minimums et l’allocation de garantie de revenus aux personnes âgées (GRAPA) atteignent le niveau du seuil de pauvreté. Les ménages qui doivent se contenter d’allocations d’invalidité, d’allocations de chômage ou du revenu d’intégration se situent nettement en dessous du seuil de pauvreté. Les décisions qui avaient été prises et qui visaient à réduire les allocations de chômage les faisaient même passer, dans certains cas, en dessous du revenu d’intégration.

L’enveloppe bien-être est un instrument crucial pour limiter le piège aux revenus en cas de maladie, de chômage (temporaire), de pension ou d’accident du travail. Le mécanisme prévu par la loi permet de garantir que les prestations conservent leur valeur au fil du temps. L’indexation suit uniquement l’inflation mais le niveau de prospérité générale augmente avec le temps. Sans adaptation, les prestations perdent de leur valeur dans la société et protègent donc moins le niveau de revenu. C’est ce qui s’est passé dans les années 80 et 90 et nous en portons toujours les stigmates.

Moralement répréhensible

Le maintien du niveau de vie n’est pas non plus suffisamment garanti, en témoignent entre autres les faibles maximas dans le chômage. Le piège au revenu est souvent très important pour les travailleurs, entre autres en cas de chômage temporaire.

Entre-temps, les négociateurs fédéraux lancent des ballons d’essai afin de supprimer intégralement l’enveloppe bien-être pour certains groupes d’assurés sociaux. L’établissement d’un ordre entre les assurés sociaux en fonction de leurs “mérites” pour pouvoir prétendre à des prestations liées au bien-être est non seulement répréhensible du point de vue moral mais également néfaste pour la cohérence et les principes de base de la sécurité sociale. Toutes les prestations doivent suivre l’évolution du bien-être, sous peine d’abandonner intégralement le principe assurantiel de la sécurité sociale en échange d’un régime d’assistance minimum.

La sécurité sociale doit jouer son rôle de stabilisateur et de filet de sécurit dans notre économie et tous les assurés sociaux doivent pouvoir compter sur des prestations adéquates. Il incombe au gouvernement en affaires courantes de prendre ses responsabilités en l’absence d’un nouveau gouvernement fédéral.