La Belgique ne compte que 97 coordinateurs “retour au travail”

Auteur: Maarten Gerard
05/12/2024
La plupart des malades de longue durée sont disposés à reprendre le travail, mais ils nécessitent un travail adapté. Or, c’est là que le bât blesse dans la politique de retour au travail. L’INAMI a présenté en octobre son baromètre et ses indicateurs concernant le retour au travail. Ces indicateurs viennent à point nommé pour mieux orienter le débat public sur ce sujet.
L’Institut National d’Assurance Maladie-Invalidité (INAMI) a publié en octobre son baromètre, qui inclut des indicateurs concernant le retour au travail. Ces indicateurs peuvent constituer une meilleure source d’information pour les mesures envisageables dans le cadre de la politique de réintégration. Actuellement, des idées sont lancées à la va-vite, sans s’intéresser à la réalité du terrain. Lors de la nouvelle législature, ce dossier devrait de préférence être abordé avec les interlocuteurs sociaux.
Prenons l’exemple du rôle du régime du “travail autorisé”, qui évolue constamment. Plus de 15% des personnes en invalidité relèvent déjà de ce régime. L’augmentation constante de cette proportion démontre que la situation évolue et que le terme « inactifs » ne convient pas. Mais les personnes en incapacité de travail rencontrent aussi divers obstacles lorsqu’elles désirent reprendre le travail.
Politique de soutien
Une plus forte politique de soutien est nécessaire. Dans le cadre d’une récente étude, les Mutualités chrétiennes ont interrogé un grand nombre de malades de longue durée pour savoir comment les allocataires sociaux vivent le processus du retour au travail. Un des principaux constats était que les coordinateurs “retour au travail” jouent un rôle essentiel dans l’accompagnement des intéressés. Les gens se sentent entendus et mieux accompagnés dans leurs efforts de retour au travail.
Le 1er janvier 2024, la Belgique comptait 97 coordinateurs (équivalents temps plein). Face au nombre actuel de personnes en incapacité de travail / malades de longue durée, ces coordinateurs sont clairement trop peu nombreux pour apporter une aide suffisante. Les gens ont besoin d’un accompagnement qui puisse également tenir compte, de manière adéquate, de leur situation médicale. Ainsi, beaucoup de répondants ont signalé qu’une reprise du travail n’était pas encore possible pour eux.
L’étude des Mutualités chrétiennes montre aussi que la plupart des gens sont disposés à reprendre le travail, mais dans le cadre d’un travail adapté. Or, c’est là que le bât blesse, dans la politique de retour au travail. Des efforts sont accomplis, ici et là, pour prévoir du travail adapté, mais les travailleurs s’entendent souvent dire que ‘le travail adapté n’est pas possible’. Une politique soucieuse d’accroître le taux d’emploi devra aussi s’intéresser beaucoup plus au contexte professionnel et faire en sorte qu’en plus des incitants nécessaires, des contrôles et des sanctions soient également prévus quant à l’offre d’un cadre de travail adéquat. Sinon, la responsabilité est complètement rejetée sur l’assuré social et le service public.