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Il faut agir contre le travail qui rend malade, pas contre ceux qui en souffrent

Il faut agir contre le travail qui rend malade, pas contre ceux qui en souffrent

Ziekmakend werk Anne Léonard

Auteur: Anne Léonard

Septembre 2025

Les résultats des enquêtes de la Mutualité chrétienne sur les causes de la maladie professionnelle sont préoccupants: un travailleur sur trois en incapacité l’est en raison d’une affection psychosociale, or 90% des personnes confrontées à un burn-out et 69% des personnes en situation de maladie mentale estiment que leur travail en est partiellement ou totalement responsable.

En 2020, la Belgique comptait 470.000 personnes en arrêt de travail depuis plus d’un an, soit en situation d’invalidité. Ce chiffre a plus que doublé en 15 ans. Il arrive désormais, en 2024, à un peu plus de 500.000 personnes. Les dépenses liées aux indemnités de maladie ont également explosé, passant de 4,7 milliards d’euros en 2010 à 8,6 milliards en 2019, soit une augmentation moyenne de 7 % par an, qui continue encore aujourd’hui.

Le constat est sans appel, plus que jamais, le travail rend malade. Les raisons en sont connues: flexibilisation des horaires, pression sur la productivité, allongement des carrières, droit à la déconnexion peu ou mal respecté, morcellement de la production en tâches au sens de moins en moins perceptible, difficulté de conciliation entre vie privée et vie professionnelle, les raisons se cumulent et s’enchevêtrent pour faire du quotidien des travailleurs une course effrénée, sans répit, ni repos, jusqu’à l’épuisement. 

Pour ne rien arranger, le gouvernement Arizona adopte et annonce des réformes qui vont aggraver ces facteurs. L’introduction de malus en cas de pension anticipée va contraindre les travailleurs à rester dans des emplois dont la pénibilité leur est devenue insupportable. L’annualisation du temps de travail va rajouter au chaos de gestion des horaires familiaux. La réduction des heures considérées comme de nuit va entraîner une hausse des horaires décalés, que l’on sait être un facteur du surmenage.

À rebours de ce constat d’une dégradation généralisée des conditions du travail, le Ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, annonce qu’il veut durcir les conditions de reconnaissance de l’incapacité et multiplier les contrôles pour remettre 100.000 malades de longue durée au travail. Pour y parvenir, il parle d’introduire un examen global qui se tiendrait sur base annuel, pourrait entrainer la fin d’une reconnaissance et viserait à déterminer les aptitudes restantes du malade pour dresser avec lui un trajet de retour au travail. Le Ministre insiste lourdement sur la nécessité de responsabiliser tous les acteurs de la chaîne médicale, patients, mutuelles et médecins, faisant notamment craindre que ces derniers ne soient mis en cause au motif des volumes d’incapacité qu’ils prescrivent, ce qui insufflerait une méfiance malsaine dans la relation thérapeutique entre un malade et son praticien.

La CSC exprime publiquement ses inquiétudes quant à une pression injustifiée et une exclusion accélérée vers le CPAS, alors même qu’ils s’apprêtent déjà à être mis sous une pression inédite par l’exclusion des chômeurs. Nous appelons à privilégier la prévention sur le lieu de travail et des maladies professionnelles, ainsi qu’à encourager des emplois adaptés, tout en respectant les travailleurs en situations médicales lourdes.