Communiqué de presse
21/10/2025
Emplois de fin de carrière : un accord crucial pour pouvoir continuer à travailler
Cet après-midi, les interlocuteurs sociaux réunis au Conseil national du Travail (CNT) ont signé plusieurs CCT sur le maintien des emplois de fin de carrière dans le secteur privé. Ces CCT permettent de réduire un peu la voilure en fin de parcours professionnel. Les travailleurs peuvent ainsi rester actifs plus longtemps de manière saine. La CSC se félicite que cette revendication visant à tenir compte de la spécificité des carrières des femmes, des travailleurs en équipes et des aidants proches ait été satisfaite. La CSC va conclure des accords dans les différents secteurs afin de maintenir en 2026 le droit aux emplois de fin de carrière dès 55 ans.
L’accord de gouvernement prévoyait que les emplois de fin de carrière (travail à 4/5ème ou à mi-temps) seraient maintenus à partir de 55 ans après 35 ans de carrière professionnelle, à partir de 2030. Cependant, un projet d’arrêté royal (AR) visait à supprimer le droit à une allocation pour un emploi de fin de carrière dès 55 ans à partir de 2030. Cela aurait de facto sonné le glas des emplois de fin de carrière à 55 ans; seuls quelques privilégiés auraient pu encore en bénéficier. Or, ce sont souvent les personnes aux revenus les plus faibles qui occupent les emplois les plus exigeants physiquement et rencontrent le plus de problèmes de santé. Actuellement, environ 30.000 travailleurs de 55 à 60 ans bénéficient du régime des emplois de fin de carrière. Pour eux, ces dispositifs sont essentiels pour pouvoir continuer à travailler, car les plus de 50 ans constituent une véritable génération « sandwich ». Combiner la prise en charge de ses petits-enfants et de ses propres parents entraîne souvent des tâches de soins supplémentaires. Il est donc prioritaire de rendre leur parcours professionnel soutenable. C’est important pour les travailleurs concernés, mais aussi pour la sécurité sociale : ces personnes restent actives et ne dépendent pas de l’assurance maladie. Sur cette base, les interlocuteurs sociaux ont donc conclu un accord au CNT afin de maintenir le droit à une allocation pour un emploi de fin de carrière à partir de 55 ans après 35 ans de carrière.
Dans cet accord, les interlocuteurs sociaux accordent également une attention particulière à la carrière des femmes. Ils proposent donc de conserver les règles actuelles d’assimilation pour la condition de carrière. Le projet d’AR voulait les durcir, ce qui aurait été particulièrement néfaste pour les femmes qui, en raison du travail à temps partiel, auraient été très souvent exclues du droit aux emplois de fin de carrière. En outre, les interlocuteurs sociaux fixent la condition de carrière des femmes à un niveau inférieur à partir de 60 ans.
Parallèlement, la CCT modifiée apporte également deux améliorations substantielles pour les travailleurs aujourd’hui injustement exclus des emplois de fin de carrière. Premièrement, les travailleurs qui n’exercent pas leur activité dans un régime classique (au moins 5 jours par semaine) sont actuellement exclus de la possibilité de travailler à 4/5ème. Pourtant, il s’agit souvent de travailleurs exerçant des métiers difficiles en équipes relais. Deuxièmement, les travailleurs qui prennent temporairement en charge un proche dépendant doivent d’abord retravailler à temps plein pendant deux ans avant de pouvoir bénéficier d’un emploi de fin de carrière. À partir du 1er janvier 2026, les aidants proches et les travailleurs qui ne suivent pas un régime de travail classique (au moins 5 jours par semaine) auront droit à des emplois de fin de carrière.
Les interlocuteurs sociaux proposent également que les périodes d’emplois de fin de carrière, pour lesquelles une allocation est prévue, soient pleinement prises en compte dans le calcul des droits pour la pension des personnes qui travaillent jusqu’à l’âge de la retraite.
Les CCT cadres actuelles n° 170 et n° 171, qui garantissent le droit aux emplois de fin de carrière dès 55 ans, courent jusqu’à la fin de cette année. Les interlocuteurs sociaux les prolongent jusqu’au 30 juin 2029.
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