Réforme du paysage hospitalier: l’avis des experts n’est pas une décision!
La Centrale Nationale des Employés rappelle que la réforme du paysage hospitalier en Belgique requiert une réelle concertation sociale tant au niveau national qu’au sein de chaque hôpital. Une telle réforme ne peut se faire sans que le personnel du secteur n'y soient associé.
La CNE rappelle que l’avis rendu par le comité d’experts sur la réforme du paysage hospitalier n’est qu’un avis. Il ne peut en aucun cas servir de base à des décisions unilatérales. Une réforme d’une telle ampleur exige une concertation sociale réelle, tant au niveau national qu’au sein de chaque hôpital. Les travailleurs doivent être associés dès le départ.
1. Une concertation inexistante: inacceptable
Nous n’avons pas été associés au groupe d’experts, ni informés de la date de sortie du rapport – contrairement aux fédérations hospitalières. Malgré nos échanges réguliers avec le cabinet sur les conditions de travail, cette réforme n’a jamais été évoquée. Ce n’est pas cela la concertation.
2. Des délais irréalistes et des impacts majeurs
Les mesures politiques sont annoncées pour juin 2026, et les transformations pour 2031. Une telle précipitation, sans débat social, est irresponsable. Cette réforme aura des conséquences directes sur la quantité et la qualité de l’emploi.
3. Garantir l’emploi ET la qualité: une exigence non négociable
La restructuration annoncée – fermetures de sites, fusions, reconversions – ne peut se traduire par aucune perte d’emploi. Mais il ne suffit pas de garantir des postes : dans quelles conditions travaillerons-nous demain ?
Nous refusons une réforme qui:
- adapte le système à la pénurie au lieu de revaloriser le travail hospitalier;
- impose toujours plus de flexibilité aux équipes;
- ignore les impacts sur les services de support et de maintenance;
- mise sur la numérisation sans en mesurer les conséquences pour les métiers.
4. Accessibilité des soins et conditions de travail
Quand on parle du temps de déplacement des patients, il faut aussi considérer celui des travailleurs. Chaque fermeture ou reconversion doit être précédée d’une analyse d’impact transparente et de garanties concrètes pour les patients et les équipes.
5. Un financement solide et un Accord Non Marchand ambitieux
La réforme ne peut être financée par des économies internes ou par une pression accrue sur le personnel. Or, le ministre réduit la norme de croissance et coupe dans le budget des soins.
Nous exigeons:
- un fonds de transition doté de moyens réels ;
- une transparence totale sur l’allocation des budgets ;
- un Accord Non Marchand qui améliore réellement les conditions de travail.
Sans financement adéquat et sans concertation, cette réforme mettra en péril la qualité des soins et la santé des travailleurs. La CNE appelle le gouvernement à ouvrir immédiatement une concertation sociale réelle, structurée et respectueuse. Aucune réforme ne se fera sans les travailleurs.es.
