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Interpellation sur la réforme du chômage de longue durée et le recours aux agents provinciaux dans les CPAS

Lisa Haney Scratchboard

La CSC Services publics a interpellé le Ministre François Desquesnes sur deux mesures récentes qui suscitent une vive inquiétude parmi les professionnels du travail social et les acteurs de terrain : 

  • La réforme du chômage de longue durée, qui prévoit la limitation à deux ans des allocations pour les demandeurs d’emploi sans perspective immédiate de réinsertion. 
  • La proposition de recours à du personnel provincial pour renforcer les CPAS, en réponse à l’afflux attendu de nouveaux bénéficiaires. 
Ces décisions, prises dans un contexte de rationalisation budgétaire, risquent d’avoir des conséquences sociales majeures et de fragiliser durablement les services publics locaux. 

Une réforme aux effets sociaux alarmants 

À l’horizon 2026, plus de 100.000 personnes pourraient perdre leur droit aux allocations de chômage, dont 55.000 en Wallonie. Les projections indiquent que : 
  • Un tiers se tournera vers le revenu d’intégration sociale (RIS) via les CPAS.
  • Un autre tiers pourrait basculer vers l’invalidité ou l’incapacité de travail.
  • Plus de 40 % risquent de se retrouver sans aucun revenu propre. 
Les CPAS, déjà sous pression, devront absorber cette vague sans moyens supplémentaires suffisants. Le nombre de dossiers a doublé en 15 ans, alors que le personnel n’a augmenté que de 8 %. Les assistants sociaux, épuisés, confrontés à des conflits éthiques et à une perte de sens, ne pourront assurer un accompagnement digne et efficace sans renforts adaptés. 

Une déprofessionnalisation préoccupante 

La proposition de mobiliser des agents provinciaux pour pallier le manque de personnel dans les CPAS soulève de sérieuses interrogations : 
  • Ces agents ne disposent pas de la formation spécifique requise pour mener des enquêtes sociales ou rédiger des PIIS (Projet individualisé d’intégration sociale).
  • Cette mesure risque de créer des sous-profils précaires, dévalorisant la profession d’assistant social.
  • Elle compromet la qualité du service rendu aux citoyens, en particulier les plus vulnérables. 

Les assistants sociaux ne sont pas des agents administratifs. Leur mission repose sur une expertise relationnelle, une méthodologie rigoureuse et une éthique professionnelle. Toute tentative de substitution menace la cohésion sociale et la dignité des usagers. 

La CSC Services publics appelle à : 

  1. Un renfort massif et pérenne des moyens humains et financiers des CPAS, sans affaiblir les autres services publics. 
  2. Le respect des qualifications professionnelles, en garantissant que les missions sociales soient confiées à des assistants sociaux diplômés. 
  3. Une refonte des politiques d’emploi, fondée sur l’accompagnement personnalisé, l’économie sociale et la lutte contre les discriminations. 
  4. La garantie d’un filet de sécurité universel, pour que personne ne soit exclu du droit à une existence digne. 
Nous demandons instamment au Ministre de reconsidérer ces orientations et d’ouvrir un dialogue constructif avec les représentants du secteur social et représentants syndicaux. Il est urgent de replacer l’humain au cœur des politiques publiques.