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La concertation sociale au cœur du traitement des déchets en entreprise

Jeudi 25 septembre 2025 

La question écologique ne s’arrête pas aux portes de l’entreprise : elle s’invite aujourd’hui dans les discussions syndicales, au cœur de la concertation sociale. C’est dans ce cadre que l’intersyndicale (FGTB, CSC, CGSLB) a organisé récemment une formation « BRISE » autour d’un enjeu central : la gestion des déchets.

Le public, composé de délégués et déléguées d’entreprise, a pu entendre l’intervention de Jean-Marie Savino, représentant de Bruxelles Environnement. Son message est clair : la gestion des déchets n’est pas uniquement une question de responsabilité environnementale, elle touche directement aux conditions de travail, à l’image de l’entreprise, et surtout… à ses finances.

Le déchet : un triple coût pour l’entreprise

« Le meilleur déchet est celui qui n’existe pas », rappelle Jean-Marie Savino. Pourtant, une fois générés, les déchets pèsent lourdement sur le budget des entreprises. Entre l’achat des matières premières, leur transformation, puis leur collecte, le coût est triple – souvent sans que les employeurs n’en aient pleinement conscience.

Un des leviers majeurs pour réduire ces frais réside dans le tri. Au lieu de concentrer tous les déchets dans de grandes poubelles coûteuses, il s’agit d’installer des points de collecte différenciés (« la chaise musicale des déchets ») pour chaque type de flux. Trop souvent, les entreprises louent des conteneurs parfois dix fois trop grands par rapport à leurs besoins réels, ce qui engendre des dépenses inutiles.

Aujourd’hui, environ 40 % des déchets d’entreprise sont constitués de papier, bois, métal, verre et plastique. Mais les 60 % restants demeurent mal identifiés et peu valorisés, ce qui montre l’ampleur des marges de progression. L’objectif fixé à l’horizon 2030 est ambitieux : atteindre 70 % de recyclage, et réduire drastiquement les volumes incinérés.

Des gestes concrets au quotidien

La transition vers une gestion intelligente des déchets ne se fait pas du jour au lendemain. Mais les résultats sont tangibles : certaines entreprises accompagnées par Bruxelles Environnement ont déjà réduit leurs coûts de près de 50 %.

Pour y parvenir, plusieurs bonnes pratiques s’imposent :

  • Supprimer les poubelles individuelles au profit d’îlots de tri collectifs, avec un code couleur clair ;
  • Prévoir un espace de stockage suffisant et bien signalé pour les conteneurs ;
  • Former et sensibiliser le personnel afin d’impliquer chacun et chacune.

Autre levier souvent négligé : la renégociation des contrats avec les collecteurs. Ces partenariats ne sont pas figés, et comparer les offres peut permettre d’obtenir des services mieux adaptés et plus avantageux, tout en renforçant la concurrence dans le secteur.

Un rôle moteur pour les délégués syndicaux

La conclusion de la conférence est revenue à Mustapha Azzizi, chef de service à la CSC Bruxelles. Le rôle des délégués est essentiel dans la transition écologique. « Si les solutions ne viennent pas d’en haut – avec des politiques manquant trop souvent d'ambitions , comme celles du gouvernement Arizona – elles doivent venir d’en bas. Ce sont les travailleurs et leurs représentants qui peuvent devenir acteurs du changement. »

Il ne s’agit pas seulement de réduire les déchets : c’est tout un modèle économique qu’il faut interroger. Les délégués et déléguées, en portant la voix des travailleurs dans les entreprises, disposent d’arguments solides pour pousser leurs employeurs à agir.

Cette dynamique s’inscrit aussi dans un mouvement plus large : la mobilisation sociale et écologique. Les participant(e)s ont été invité(e)s à se retrouver massivement lors de la Marche Mondiale pour le climat du 5 octobre à Bruxelles ; ainsi que lors de la manifestation du 14 octobre contre le gouvernement Arizona ; ceci afin de rappeler que la justice sociale et la justice climatique vont de pair.

La gestion des déchets en entreprise n’est donc pas une simple affaire de poubelles : c’est un enjeu économique, social et écologique. Grâce à la concertation sociale, les délégués syndicaux disposent d’outils pour pousser leurs entreprises à franchir le pas.