Seuls 3 % du personnel du nettoyage et des titres-services peuvent exercer jusqu’à 67 ans

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Une récente enquête menée par la CSC Alimentation et Services auprès du personnel des titres-services et du nettoyage montre que travailler jusqu’à 67 ans est irréaliste et inaccessible pour la grande majorité. Le syndicat demande au gouvernement Arizona de revoir ses nouvelles règles en matière de pension et de tenir compte de la réalité de ces professions.
En août 2025, la CSC Alimentation et Services a interrogé 1 480 travailleurs et travailleuses des secteurs du nettoyage (commission paritaire 121) et des titres-services (commission paritaire 322.01). 97 % des personnes interrogées déclarent ne pas pouvoir travailler jusqu’à 67 ans et 98 % souhaitent prendre leur pension avant l’âge légal, 73 % même avant 63 ans.
La principale raison invoquée est la pénibilité physique du travail. « J’ai mal partout et je pense vraiment que je ne tiendrai pas encore trois ans comme ça. La douleur dans toutes mes articulations est intense. J’ai deux emplois à temps partiel que j’aime beaucoup, mais ça devient tout simplement trop lourd », témoigne une aide-ménagère de 63 ans. Près d’un travailleur sur trois déclare déjà avoir des problèmes de santé.
Même celles et ceux qui atteignent l’âge requis sont souvent affectés par les nouvelles règles du gouvernement Arizona en matière de pension. Beaucoup ne remplissent en effet pas les conditions de carrière. Dans les secteurs du nettoyage et des titres-services, les contrats à temps partiel, souvent involontaires, sont la norme. La moitié des travailleurs déclarent prester moins de 25 heures par semaine.
De plus, 54 % des travailleurs âgés de plus de 60 ans ont moins de 35 années de carrière et ne peuvent donc pas échapper au malus pension. Ce malus peut représenter jusqu’à 25 % de perte sur une pension déjà faible en raison du travail à temps partiel et des petits contrats.
Comme il est souvent impossible de continuer à travailler, plus de la moitié d’entre eux se retrouvent à dépendre de l’assurance maladie, puis du chômage ou
du CPAS. Les mesures prises par le gouvernement en matière de pension ne permettront donc pas de prolonger la vie active des travailleurs – puisque ce n’est pas viable –, mais entraîneront un transfert vers d’autres branches de la sécurité sociale ou de l’aide sociale.
« On ne peut pas demander à des gens qui ont un travail pénible de rester au boulot jusqu’à 67 ans ; on est des êtres humains, pas des robots », rappelle une aide-ménagère de 45 ans. La CSC Alimentation et Services constate que les mesures du gouvernement ne tiennent pas compte de la réalité des professions pénibles. Les travailleurs de ces secteurs sont systématiquement privés d’une pension digne. Le malus pension entraînera pauvreté et exclusion sociale, à moins que des réformes structurelles ne soient mises en place pour tenir compte de la nature du travail et de la réalité des carrières.
Pouvoir payer des pensions est une question de choix politiques. Les travailleurs qui exercent des métiers pénibles méritent le respect, pas des sanctions.
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