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Le gouvernement Arizona permet aux grands CEO d’échapper au blocage des salaires

En plafonnant les cotisations patronales sur la rémunération de base des plus hauts revenus, le gouvernement Arizona va autoriser jusqu’à 15 % de hausses de salaire pour plus de 2000 CEO. Pendant ce temps, le salaire des travailleurs reste bloqué. Inadmissible, selon la CSC Alimentation et Services.

Le gouvernement Arizona a pour projet de plafonner les cotisations patronales sur la rémunération de base des plus hauts revenus (à 340000 € par an dès juillet 2025, puis à 268000 € par an dès 2027). Son objectif est, selon les textes, de « maintenir la compétitivité de notre pays, y compris pour les emplois qualifiés hautement rémunérés. ». Cette mesure, quelque peu obscure, a déjà fait l’objet de critiques, car elle réduit la contribution des plus fortunés à la sécurité sociale, alors qu’ils paient déjà deux fois moins d’impôts que la classe moyenne (selon une étude de la KU Leuven).

Selon une nouvelle étude de la CSC Alimentation et Services (voir annexe), l’enjeu est néanmoins plus large : le cœur de la mesure est qu’elle va autoriser des hausses de salaire allant jusqu’à +15 % pour les CEO des grandes entreprises, alors que la loi de compétitivité de 1996/2017 empêche les augmentations de salaires pour tous les autres travailleurs.

Pour rappel, la loi de compétitivité de 1996/2017 plafonne les hausses de salaire possibles en Belgique afin qu’ils n’augmentent pas plus vite que dans les pays voisins. Pour la période 2023-2026, les hausses de salaire – y compris des CEO – sont interdites, au grand dam des syndicats. Or, cette loi prévoit une série d’exceptions, notamment lorsque les cotisations patronales diminuent. Dans ce cas et sous certaines conditions, les salaires peuvent alors être augmentés en guise de compensation.

Prenons l’exemple d’une entreprise du Bel MID, c’est-à-dire d’une entreprise cotée en bourse, mais qui ne fait pas partie des 20 plus grandes (le Bel 20). Par exemple, Kinepolis, Ontex ou Colruyt. La rémunération de base médiane d’un CEO du Bel MID est de 722000 € par an, soit 60000 € par mois. Avec le plafonnement des cotisations patronales voulu par le gouvernement, l’entreprise devra payer 113500 € de cotisations patronales en moins. Le salaire du CEO pourra augmenter d’autant tout en restant conforme à la loi de compétitivité, soit une hausse de 15,7 %.

Cette mesure coûtera 150 millions € par an, selon les tableaux budgétaires du gouvernement. Selon les calculs de la CSC Alimentation et servies, seuls 2070 CEO bénéficieront de cette mesure, soit seulement 0,04 % d’entre eux.

Pour Steve Rosseel, président de la CSC Alimentation et Services : « Le gouvernement Arizona bloque les salaires pour tout le monde depuis 3 ans et pendant au moins encore 2 ans, mais il va financer avec de l’argent public jusqu’à 15 % de hausse de salaire pour 2070 CEO. Pour qui roule-t-il ? Il faut autoriser les hausses de salaires bruts pour tout le monde. Il y a de l’argent. Nombre d’entreprises font des bénéfices. »

Consultez ici l’étude complète.