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La limitation des allocations de chômage: une décision incompréhensible et simpliste

La loi-programme met en œuvre la limitation des allocations de chômage : une décision incompréhensible et simpliste. 

C’est hier que le Conseil des ministres restreint a abordé en deuxième lecture la loi-programme chargée de mettre en œuvre les points forts de l’accord de gouvernement conclu fin janvier. La limitation des allocations de chômage dans le temps fait partie de cette loi-programme. Cette décision ne tient toutefois pas la route du point de vue du contenu. De plus, il est apparu de plus en plus clairement ces dernières semaines que la praticabilité de ce fétiche politique posera d’énormes problèmes. Les demandeurs d’emploi et le marché du travail en paieront le prix fort. Le timing tel qu’il a été adapté, avec un phasage de l’exclusion entre le 1er janvier le 1er avril, reste également très serré. On peut dès lors se demander si les demandeurs d’emploi seront informés à temps de leurs droits et s’il pourront bénéficier du soutien nécessaire. 

Une décision incompréhensible 

« Cette décision est incompréhensible », dit Koen Meesters, le secrétaire national de la CSC qui suit ce dossier. « La plus grosse ‘economie’ de l’accord de gouvernement est supportée par les chômeurs, de manière encore plus importante que ce qui était prévu initialement. On sanctionne les chômeurs, tant au niveau de la durée de protection que de l’allocation proprement dite. Quant à l’exception pour les plus de 55 ans, les conditions de carrière sont tellement strictes que c’est une boîte vide. Avec la dégressivité accrue, les revenus les plus élevés bénéficieront d’une petite augmentation de l’allocation mais celle-ci sera globalement moins élevée pour la majorité des citoyens. Le raisonnement simpliste consiste à dire qu’en privant les chômeurs de leur allocation, ils chercheront et trouveront plus rapidement un emploi. La responsabilité repose donc entièrement sur le demandeur d’emploi. On n’incrimine pas les employeurs qui ne prévoient pas de travail adapté».  

Aucune preuve scientifique 

« On ne dispose d’aucune preuve scientifique attestant que les personnes privées de leur allocation retourneront plus vite sur le marché de l’emploi, au contraire. Les demandeurs d’emploi de longue durée sont souvent des personnes souffrant d’un handicap professionnel, de problèmes physiques ou psychiques. Ils ont déjà respecté leurs obligations et l’accompagnement qui leur étaient imposés. C’est bien beau de dire qu’on veut mettre plus de personnes au travail mais si on laisse tomber les citoyens, si on ne les accompagne plus dans la recherche d’un emploi, si on ne leur permet plus de suivre une formation plus longue ou si on ne leur offre plus d’opportunités, ils ne trouveront pas d’emploi. Au final, on aura uniquement organisé une opération de transfert vers l’assurance maladie et vers les CPAS. Le fétiche politique aura en outre des conséquences particulièrement fâcheuses pour les demandeurs d’emploi âgés, pour les personnes suivant une formation à un métier en pénurie et pour les personnes atteintes d’un handicap professionnel. Le gouvernement se fiche que vous suiviez une formation, que vous souffriez d’un handicap professionnel ou de discriminations. Heureusement qu’il reste l’allocation de garantie de revenu, cet appoint pour les travailleurs à temps partiel. Toucher à cette allocation aurait été totalement absurde ». 

Des avis des services de l'emploi très critiques

La CSC a fait part de ces préoccupations fondamentales au comité de gestion de l’ONEm qui doit rendre un avis sur les décisions du gouvernement. « Les avis des services de l’emploi adressés au gouvernement sont également très critiques quant à la faisabilité de ces décisions », constate Koen Meesters. « L’accord de gouvernement promet en outre une « offre d’emploi ultime » à tous les demandeurs d’emploi qui sont sur le point de perdre leur allocation mais cette promesse reste lettre morte. Les textes de loi ne prévoient rien et les Régions n’ont rien prévu non plus ». 

Les demandeurs d'emploi seront-ils informés à temps?

Le nouveau timing, avec un phasage des exclusions entre le 1er janvier et le 1er avril, reste également très serré. On peut dès lors se demander si les demandeurs d’emploi seront informés à temps de leurs droits et s’il pourront bénéficier du soutien nécessaire. Le gouvernement estime que 1/3 des demandeurs d’emploi qui vont perdre leur allocation ira frapper à la porte des CPAS. Cette proportion est largement sous-estimée mais même si ce n’était pas le cas, ce sont des dizaines de milliers de dossiers qu’il faudra soumettre à une enquête sociale tous les mois, de janvier à avril. De ce fait, les allocataires sociaux risquent de tomber entre les mailles du filet. Les CPAS vont crouler sous le travail supplémentaire. Même si des budgets supplémentaires sont prévus, la charge de travail des villes et des communes est déjà très importante aujourd’hui et les profils nécessaires ne sont pas disponibles. Or, les citoyens doivent avoir un revenu. Aujourd’hui déjà, nous constatons une énorme incertitude et une peur chez les demandeurs d’emploi ».