Actualité sociale
31/01/2025
Chez Vie Féminine, les patronnes sont des patrons comme les autres

Dans le cadre de la restructuration en cours, les travailleuses du mouvement féministe demandent plus de transparence de la part de la direction, des garanties solides pour la sauvegarde des emplois et le respect des valeurs de l’organisation.
Depuis le mois de juillet, les travailleuses de Vie Féminine attendent de savoir à quelle sauce elles vont être mangées : le résultat a été annoncé en CE extraordinaire le 21/11/2024 : ce sera une loi Renault agrémentée d’une pointe de rancœur et d’incompréhension. En effet, dans le nouvel organigramme, 32 personnes voient leur poste impacté, certaines parce que leur fonction disparaît purement et simplement, mais d’autres, étonnamment parmi les membres de la direction, tirent leur épingle du jeu. Cherchez l’erreur…
Le nouveau modèle organisationnel n’a pas été établi en concertation avec les travailleuses et leurs représentantes, et la direction n’a pas souhaité examiner d’autres options. Pour une organisation qui prône la démocratie interne, on est loin du compte. Dans le nouveau VF, plus de service RH, des fusions entre services qui voient leur nombre d’employés diminuer mais pas leur charge de travail, un service financier déforcé au sein d’une structure qui pourtant en aurait plus besoin que jamais… Ce nouveau modèle peine à convaincre les travailleuses, et pour cause. Conséquence de ce climat : les risques psycho-sociaux explosent au gré des injonctions contradictoires et des luttes internes. C’est à quelle responsable sauvera sa peau.
On aurait pu croire qu’après la 2e restructuration de 2010, la direction et le CA auraient appliqué un principe de précaution et mieux géré les finances du mouvement. Les signaux d’alerte étaient pourtant déjà présents depuis plusieurs années, mais n’ont pas été pris en compte ni même considérés pour ce qu’ils étaient, à savoir une urgence à se doter d’outils de gestion adaptés au contexte. Mais peut-être est-ce justement parce que la direction a aussi des mandats dans le CA ! Quand on est juge et partie, difficile d’y voir clair et de se remettre en question.
Les membres de la direction entretiennent savamment l’illusion de se préoccuper du collectif alors que dans les faits, elles ne s’appuient jamais sur l’expertise des travailleuses qui sont parfois en poste depuis trente ans ! Nous demandons une vraie réflexion féministe dans un mouvement qui en a bien besoin, compte tenu des enjeux auquel nous devons faire face.