Les syndicats sont scandalisés que la direction d’Audi fasse appel à la police anti-émeutes contre ses propres collaborateurs

                

Faisant suite au communiqué de presse de la direction d’Audi publié dans la presse, les syndicats souhaitent réagir conjointement à cette information biaisée.

Les syndicats déplorent l'attitude de la direction d'Audi qui pointe unilatéralement du doigt « le comportement agressif des travailleurs d'Audi ».

Il est exact que les travailleurs ont protesté bruyamment après avoir été informés de l'attitude arrogante de la direction à l'égard de la proposition de plan social des syndicats.  Mais nous affirmons très clairement qu'au-delà de quelques cris et de bruit, il n'y a pas eu de violence.

Bien sûr, les frustrations montent lorsque des agents de sécurité tentent d'arrêter les travailleurs. Nous pouvons comprendre que la direction ressente cela comme une forme d’intimidation.

Mais ce n'est pas non plus une raison pour que la direction d'Audi fasse unilatéralement appel à la police anti-émeutes sans avoir consulté ni informé les syndicats qui étaient sur place en train de négocier avec cette même direction. À notre avis, à aucun moment les négociateurs présents dans la salle de réunion n'ont été exposés à un danger réel. Les syndicats n'ont jamais demandé à être démis de leurs fonctions. En revanche, nous avons eu l'impression que le retrait de la direction avait été bien préparé et qu'il faisait partie de leur stratégie.

Nous, les syndicats, sommes choqués par la violence disproportionnée de la police à l'encontre de travailleurs pacifiques. Il n'est tout de même pas logique que les forces de police s'immiscent manu militari dans une concertation sociale? Cette situation nous ramène à l'époque de Daens où la concertation sociale était accueillie par l'agressivité et les armes et où les travailleurs étaient abandonnés au sort des industriels.

De telles actions de la part de la direction d'Audi sont préjudiciables aux négociations et provoquent une profonde rupture de confiance.

Jusqu’à présent, la direction n’a pas repris contact avec les syndicats. Nous, les syndicats, sommes dès lors dans l'incertitude quant à la poursuite des négociations prévues.

Ou les syndicats doivent-ils en conclure qu'à l'avenir, la direction ne communiquera plus que par voie de communiqués de presse, avec eux tout comme avec ses travailleurs?