Bois du Cazier, 67 ans après la catastrophe

Ces 7 et 8 août 2023 se tenaient les commémorations de la catastrophe du Bois du Cazier. A cette occasion, une délégation de la CSC s'est rendue sur place.
"Il y a 67 ans, 262 vies se sont éteintes lors de la catastrophe du bois du Cazier. Des belges bien sûr mais surtout de nombreux étrangers venus de tous horizons. Parmi eux, 136 italiens dont autant de famille venues chercher un avenir meilleur en Belgique mais finalement destinés à répondre à la demande du patronat d’avoir la main d’œuvre la moins chère possible.
Cette catastrophe était prévisible. Les mesures de sécurité n’étaient plus remplie depuis longtemps car la mine n’était plus rentable. On le sait, et c’est encore le cas actuellement, le capitalisme fera toujours passer le profit avant le bien être et la sécurité des travailleurs.
Les syndicats n’étaient pas autorisés à entrer en contact avec les travailleurs italiens. Une manière de s’assurer qu’ils ne connaissent pas leur droits et ne puissent pas s’organiser. À la suite de cette tragédie, les syndicats renforcent leur revendications et demandent l’amélioration de la sécurité du travail et de meilleurs conditions pour les mineurs.
Aujourd’hui grâce au travail de nos délégués, la situation s’est nettement améliorée sur les lieux de travail mais nous devons rester vigilants. Il y a de nombreux accidents du travail chez les intérimaires notamment; pas expérimentés, peu formés, méconnaissances de leurs droits, ils ne sont pas sans rappeler nos jeunes mineurs. C’est pourquoi nous devons être partout, mettre en place des délégations là où c’est possible pour assurer la sécurité et le bien-être de tous les travailleurs.
Mon père a travaillé dans les mines pendant 5 ans et il m’expliquait comment, sous terre, la solidarité régnait. Tous des Gueules Noires. Mais dès qu’il remontait à la surface, le racisme les frappait en pleine tête. On avait besoin de leur main d’œuvre mais pas de leur présence sur le territoire. Aujourd’hui encore, en tant que responsable migrant CSC, je rencontre des personnes qui travaillent dans des métiers en pénurie pour laquelle la Belgique a besoin de main d’œuvre, qui sont intégrés, ont des familles, des amis, mais que l’État belge refuse de régulariser. Ces travailleurs sont les victimes collatéral de la fascisation de l’Europe. Pourtant, les brassages culturels font la richesse de la Belgique.
Aujourd’hui plus que jamais, il est primordial que nous luttions contre les idées d’extrême droite, pour la solidarité et le respect de tous les travailleurs."
Sabrina Boukarfa, Permanente Interprofessionnelle responsable Migrant & Diversité à la CSC Charleroi - Sambre & Meuse