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Déménagement, menaces de licenciement, changement d’organisation du travail, charge grandissante de travail, … : les travailleurs de la Croix-Rouge Humanitaire sont-ils juste considérés comme des pions ?

Front Commun SETCa CNE

Il n’existe pas de mots assez forts pour décrire le mal-être des travailleurs de la Croix-Rouge Humanitaire. Ce mal-être traverse l’organisation de haut en bas et à travers toutes les fonctions. Tant le bien-être du personnel que des bénéficiaires est mis à mal par les décisions de la direction.

Et pourtant, les travailleurs n’ont de cesse de répéter l’importance émotionnelle qu’ils accordent à leur travail et le dévouement dont ils font preuve au quotidien, sans défaut et avec cœur. Un dévouement qui dépasse largement la froideur d’un contrat de travail et qui rend honneur aux valeurs de l’organisation.

Depuis 3 ans, la Croix-Rouge Humanitaire a décidé de vendre le bâtiment de son siège social à Uccle et de louer un bâtiment en construction dans le centre de Namur. Les discussions en Conseil d’Entreprise et dans les groupes de travail se font depuis 2 ans maintenant.

L’objectif de ces discutions était de convenir de mesures permettant d’accompagner quelques 300 travailleurs dont le lieu de travail va être déplacé. Après plusieurs propositions de compensations et d’aménagements, les représentants des employeurs et les représentants des travailleurs s’était sont mis d’accord sur des propositions de principe permettant de compenser les difficultés d’une délocalisation importante du lieu de travail.  Entre-temps, des changements de postes ont été opérés au niveau des directions de la Croix Rouge Humanitaire.

Lors d’un CE, en février 2023, la direction nous informe qu’aucun budget n’est prévu pour ce déménagement et que toutes les négociations faites depuis 2 ans dans le groupe de travail tombent donc à l’eau. 

En mars 2023, les seules propositions proposées par la direction est le remboursement de l’abonnement social à hauteur de 100% déjà d’application depuis de nombreuses années, le remboursement du parking pour ceux qui viennent en voiture et 3 jours de congés par an pendant 3 ans.

Les représentants du personnel, en front commun, organisent des assemblées du personnel pour communiquer sur l’état de la concertation sociale à ce sujet et connaître le mandat collectif pour continuer.

Dans la foulée, la direction organise une assemblée en webinaire. Lors de celui-ci, les travailleurs sont vivement invités à accepter de signer un avenant à leur contrat pour le changement de lieu de travail, au lieu d’une convention collective de travail. Si le travailleur refuse de signer l’avenant avant le 31 mai, il se verrait licencier sans aucune indemnité.

Nous apprenons ensuite que la Direction a déjà fait signer des avenants à certains travailleurs avec le changement de localisation et qu’en fin de compte ceux-ci ne pourront pas bénéficier de la compensation de 3 jours par an pendant 3 ans. 

Non seulement on ne permet pas aux travailleurs de concilier une vie privée et professionnelle au vu du temps passé sur la route, mais en plus la direction ne permet aucune compensation pour les travailleurs qui ont déjà signé au préalable un avenant et  menace de licenciements ceux qui ne signeraient pas d’ici fin Mai. 

Les 3 jours de congés pendant 3 ans sont loin d’être suffisants pour compenser toute une organisation du temps chamboulé dans la sphère privée (trajet crèche-domicile lieu de travail complexe-etc) ainsi que le temps de trajets pour certains (2h aller et 2h retours) avec les transports en commun.  

Vendredi dernier, la direction a contacté les travailleurs concernés personnellement pour les informer qu’ils seront finalement concernés. C’est une bonne nouvelle, mais le fait que ce changement s’opère au moment de l’annonce des assemblées de personnel et d’une action, nous ne pouvons que nous demander si cela n’aurait pas un lien.

Nous voulons des compensations concrètes établies dans une convention collective qui permettent de garder l’expertise de l’ensemble des travailleurs à la croix rouge et qui ont pour valeur le respect de la conciliation vie privée et professionnelle.

Par ailleurs, en octobre dernier, la Croix-Rouge annonçait la fermeture prochaine des centres de secours de la Calamine, de Libramont et d’Ampsin. 

Grâce à la mobilisation et la grève des travailleurs, un moratoire d’un an a été obtenu pour les centres de secours d’Ampsin et de Libramont. 

Lors de l’action de mobilisation, les représentants des travailleurs ont rencontré des membres du conseil d’administration qui se sont présentés comme soucieux de reconstruire la confiance des travailleurs et des volontaires, et la concertation sociale a alors repris. 

Entre-temps, Guy Richelle a été engagé comme directeur en janvier 2023. Les représentants syndicaux ont participé à des groupes de travail et nous avions la volonté et l’espoir d’avancer.

Mais la situation économique à la Croix-Rouge Humanitaire reste incertaine et les conditions de travail en sont le reflet.

Nous sommes inquiets à ce jour de l’avenir de l’ensemble des centres de secours puisqu’ils dépendent notamment de l’augmentation de subsides en 2023. 

L’avenir n’est pas plus rassurant pour d’autres activités pour lesquelles aucune proposition concrète n’a émané des groupes de travail, …

Le plus questionnant concerne le retour du terrain qui fait écho d’un management oppressant et menaçant envers ses collaborateurs/travailleurs. Il y a un cumul élevé de licenciements ou de départs volontaires ainsi que des envois d’avertissements innombrables pour un mot ou un fait qui aurait pu valoir une simple remarque. Cela inquiète les représentants syndicaux qui sont face à du personnel qui a peur, en souffrance et face à un nombre de travailleurs en burn-out qui continue d’augmenter.  

A cela se rajoute : un nouveau projet d’accueil en autonomie des demandeurs d’asile qui nécessitera moins de personnel d’encadrement, une valorisation salariale réclamée pour beaucoup de fonctions depuis des années, un système de garde non conventionné sectoriellement et trop peu indemnisé,… 

Le déménagement des bureaux de Uccle et de Jupille prévu à Namur sans compensation ou aménagement acceptables par les travailleurs couronné de menaces de licenciements pour ceux refusant de signer un avenant est la goutte qui fait déborder le vase.

La concertation sociale n’est pas respectée. Les travailleurs se sentent dénigrés et se demandent où sont les valeurs prônées par la Croix-Rouge Humanitaire.

Les représentants des travailleurs, en front commun, ont convoqué leur directeur Guy Richelle pour une rencontre ce mardi 23 mai à 13h à Stalle. Ils espèrent obtenir des propositions concrètes qui répondent à leurs inquiétudes. 

Un préavis de grève est déposé ce jour pour couvrir toute action organisée ou spontanée des travailleurs à partir du 23 mai 2023. A défaut d’une réponse satisfaisante et suffisante, nous nous verrons dans l’obligation de mener des actions de plus grande ampleur.