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Impact des entreprises sur l’environnement : la transparence progresse

Une nouvelle directive européenne oblige les entreprises à plus de transparence en matière d’impact écologique.

 

Les entreprises ont un rôle essentiel à jouer dans la lutte contre le réchauffement climatique, étant les principales émettrices de gaz à effet de serre. Aussi l’adoption en novembre d’une nouvelle directive européenne obligeant les entreprises à publier des informations détaillées sur leur « durabilité » est-elle particulièrement bienvenue. La notion jargonnante de « durabilité » fait référence à la responsabilité de l’entreprise par rapport à une série d’aspects, comme la gestion de son personnel, la lutte contre la corruption et la préservation de l’environnement. Ce n’est pas tout à fait neuf. Une directive européenne obligeait déjà les entreprises à publier des « informations non-financières », y compris en matière environnementale. Mais la nouvelle directive va plus loin. Tout d’abord, elle touche beaucoup plus d’entreprises, environ 900 en Belgique, y compris des PME et des filiales d’entreprises étrangères. Ensuite, elle renforce les exigences d’information. Comme le stipule la directive, l’objectif est de disposer d’« informations pertinentes, comparables et fiables ». Et d’éviter que les entreprises dorent à bon compte leur image par de vagues déclarations sur leur vertu écologique ou autre. Les entreprises sont soumises à des normes obligatoires et détaillées en matière d’information comptable. Ce sera le cas également en matière d’information sur leur impact environnemental. À partir de 2024-2025, lorsque la directive aura été transposée dans le droit interne de chaque Etat membre, on disposera d’informations plus précises sur l’impact écologique des entreprises, ce qui permettra de les mettre sous pression si elles ne font pas leur part dans la lutte contre les déséquilibres écologiques.

Quelle information ?

L’obligation d’information va dans deux directions. Premièrement, l’information sur les risques encourus par l’entreprise à cause des déséquilibres écologiques. Prenons le cas des compagnies d’assurance. Les sinistres engendrés par le réchauffement climatique (inondations, tornades, sécheresses, etc.) les exposent à des coûts d’indemnisation de victimes plus importants. Ces coûts, elles devront les évaluer. Autre risque, tout aussi important, celui « de transition ». La transition écologique influencera l’emploi dans certains secteurs. Ce risque pour l’emploi, les entreprises devront aussi l’évaluer. Elles ne pourront plus faire la sourde oreille lorsque les travailleurs leur demanderont d’anticiper l’impact de la transition écologique sur leur emploi. Deuxième direction, l’incidence de l’entreprise sur le climat. Les entreprises sont fortes pour se donner une image verte, mais les actes sont souvent loin des beaux discours. La nouvelle directive aidera à démasquer ce « greenwashing » (écoblanchiment) grâce à des informations plus précises et vérifiées par un auditeur externe. La démarche sera similaire à celle qui vaut pour l’information comptable, qui doit être vérifiée et validée par un réviseur externe. L’information environnementale sera elle aussi vérifiée par un spécialiste et discutée au sein du conseil d’entreprise.

Un progès si...
Cette directive est une étape. Elle sera un réel progrès à condition que la directive ne soit pas vidée de sa substance. Les normes précises d’information doivent encore faire l’objet d’un acte législatif. Les entreprises font un énorme lobbying pour réduire leur portée. Mais même avec des normes exigeantes, le progrès viendra surtout si l’information nouvelle est utilisée par les travailleurs des entreprises et les citoyens pour pousser les entreprises à agir. Car ce qu’on veut, ce n’est pas un rapport de plus, mais que les entreprises fassent leur part pour stopper le réchauffement climatique.

 

Etienne Lebeau