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Mestdagh racheté par Intermarché

Les 14 derniers mois ont été rythmés par des annonces étonnantes, interpellantes, catastrophiques et par des périodes de grands silences pour les travailleurs Mestdagh. Qu’en est-il vraiment ? 

Fin 2021, l’entreprise Mestdagh notifie son renom (le renom dure 1 an) avec l’entreprise de « master franchise » Carrefour. Les travailleurs restent ensuite pendant près de 3 mois dans l’inconnu commercial le plus complet. En mars 2022, nouvelle annonce au conseil d’entreprise Mestdagh : c’est Intermarché qui non seulement veut reprendre dès 2023 la master franchise, mais aussi 100% de l’actionnariat de la SA Mestdagh. Intermarché veut donc racheter la totalité des activités des différentes sociétés qui assurent l’exploitation des supermarchés, du siège central et du dépôt Mestdagh au 1er janvier 2023.

Flou total
C’est alors le flou le plus total pour les travailleurs : Intermarché a un projet commercial et se porte financièrement bien, contrairement à Mestdagh ! Mais Intermarché, c’est aussi une structure juridique qui ne connaît que le système de franchise, des indépendants (devrions nous dire faux indépendants) où les travailleurs ont des conditions de travail nettement moins favorables ! Mais aussi où il n’y a plus de syndicat dans les magasins, donc plus de concertation interne et de défense individuelle interne. 
Pour pouvoir exécuter ce rachat, Intermarché a besoin de l’accord de l’Autorité belge de la Concurrence : accord qui ne sera rendu qu’en novembre 2022. Le même mois, Carrefour cède ses parts à Mestdagh, Mestdagh redevient donc propriétaire à 100%, puis revend le tout au plus offrant dès 2023, à savoir Intermarché. 
L’opération commerciale et financière s’est donc faite au 4 janvier. Intermarché est devenu le propriétaire de la SA Mestdagh. Durant tout ce processus, les représentants des travailleurs, soutenus par le personnel et leurs organisations syndicales, n’ont eu de cesse de demander une rencontre avec la future nouvelle direction pour connaître et garantir leur avenir. Rencontre qui leur a toujours été refusée, sous couvert d’arguments juridiques fallacieux, entre autres.

Conseil d'entreprise extraordinaire
C’est ainsi que le 9 janvier dernier, sous la pression des syndicats, Intermarché a enfin organisé un conseil d’entreprise extraordinaire et a annoncé ce que tout le monde craignait : l’intention de démanteler juridiquement l’entreprise et de céder à des indépendants chaque magasin avec les travailleurs qui y sont rattachés ! Et d’ajouter dans la foulée que personne ne doit s’inquiéter car la CCT 32bis prévoit le maintien des conditions actuelles des travailleurs (pour rappel, la CCT 32bis ne concerne pas l’ensemble des conditions de travail) ! 

La théorie est une chose, la vraie vie une autre. Si rien ne va changer pour les travailleurs dans ce basculement (ce que nous dit la direction), il suffit alors de garder le modèle intégré actuel et d’y appliquer le « dynamisme commercial » d’Intermarché pour retrouver le chemin de la rentabilité. Refus patronal catégorique ! Si rien ne va changer pour les travailleurs, qu'Intermarché engage juridiquement et individuellement chaque futur patron indépendant dans un vrai respect à terme des clauses de la CCT 32bis. Refusé jusqu’à présent. 

Un climat d’extrême méfiance règne, le bureau de conciliation de ce mercredi 18 janvier a été un fiasco total et a démontré le peu de respect du nouveau patron quant aux conventions actuelles. Tout cela n’annonce donc rien de bon, rien de stable, rien de viable à terme. Chacun reste donc sur le pied de guerre et épuisé par l'accélération de la désorganisation depuis le changement d’enseigne.

Evelyne Zabus