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La CSC Culture se réjouit de la volonté du gouvernement d’améliorer la situation matérielle des travailleurs du secteur culturel

Mais pas en créant un « statut » de « chômeur ++ » pour quelques élus !

Depuis des décennies, des milliers de travailleurs des arts ont été abandonnés à leur triste sort dans les complexités de leur sous-statut. « Les travailleuses et travailleurs nous rapportent depuis longtemps que ce « statut » qui permet la non-dégressivité des allocations de chômage et les considère donc comme des chômeurs pose la question de la place que l’on donne aux travailleurs des arts. Un véritable statut d’artiste (qui impliquerait de sortir de la situation de chômeur à vie) est, en ce sens, un pas vers l’émancipation » nous explique Marc Scius, responsable CSC Culture chez Transcom.  

 

Mais il soulève également plusieurs questions.

Si le travailleur des arts est d’abord un travailleur qui doit être correctement rémunéré pour son travail que propose le gouvernement pour une amélioration substantielle du financement de la culture ? Qu’en est-il de la discussion sur le conditionnement strict des subsides à la rémunération des prestataires par contrat de travail, pour l’ensemble des prestations ? 

« Pour la CSC Culture, la Fédération Wallonie Bruxelles et la COCOM doivent pouvoir subventionner des intermittents culturels et proposer ainsi une véritable solution structurelle via des emplois subsidiés (cf sportifs en FWB) ou des bourses (cf chercheurs en FWB) avec un transfert partiel du budget « statut artiste chômeur » de l’ONEM » souligne Vinciane Convens, Secrétaire Nationale CNE.

« Nous proposons également le développement de mécanismes sectoriels pour rémunérer le « travail invisible » et les débuts de carrière, et pour compenser l’intermittence inhérente à tous les métiers du secteur (fonds de solidarité, bourses de création…). Par ailleurs, sur le régime de chômage, il nous semble que l’accès facilité doit être élargi et inclusif, avec comme critère l’intermittence de l’activité, que celle-ci soit artistique ou non. Certaines des améliorations envisagées doivent être étendues à tous les travailleurs sans emploi, à tous les travailleurs intermittents et à tous ceux qui prestent dans un temps partiel involontaire : revalorisation des minima, non-dégressivité des allocations, allocation complémentaire à des revenus partiels non limitée dans le temps, souplesse dans certains cumuls qui permettent de sortir progressivement du chômage… » précise Martin Willems, responsable United Freelancers. 

Sous réserve, car nous devons prendre connaissance des derniers textes qui ont fait l’objet de l’accord, nous avons l’impression que le gouvernement se contente de rendre plus confortable une situation de « chômeur à vie » qui, même dorée, restera une prison pour quelques élus et, paradoxalement, précarisera d’autres travailleurs du secteur qui ne l’étaient pas jusqu’ici. Sans compter l’incompréhension que ce « statut favorisé de chômeur » va créer pour les centaines de milliers d’autres travailleurs aux revenus insuffisants et intermittents qui ne bénéficieront pas de ces aménagements.