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Logistics Nivelles : digne résistance

Le 22 septembre, la direction du groupe Kuehne+Nageldont le propriétaire est la plus grosse fortune d’Allemagne, a annoncé qu'elle licenciera les 549 travailleurs de son site nivellois. Sur la forme et sur le fond, la fermeture de Logistics Nivelles est d’une violence inouïe. Pleine de courage, de combativité et de solidarité, la résistance des travailleurs a également pointé du doigt les failles démocratiques d’un système économique injuste. 

La semaine précédant l’annonce, les travailleurs du dépôt nivellois faisaient encore des sixièmes, voire des septièmes jours, ainsi que des heures supplémentaires pour assembler et acheminer les colis vers les magasins Carrefour de Wallonie et de Bruxelles - unique client de Logistics Nivelles. Mais, du jour au lendemain, quelques personnes ont décidé du sort de 549 familles et joué avec l’avenir de travailleurs qui ont construit leur richesse. 

Destruction délibérée de l’emploi 

Cette fermeture résulte d’une stratégie planifiée de sang-froid. Cela faisait en effet plusieurs années que la direction sabotait le travail et le site de Nivelles en ayant une politique de désinvestissement affirmée. L’idée derrière était claire : délocaliser en Flandre, en embauchant peut-être des travailleurs détachés ultra-précaires via des sociétés d’intérim, comme c’est déjà le cas dans le secteur logistique néerlandais. Cette délocalisation est donc une mauvaise nouvelle pour les travailleurs en Wallonie, sans en être une bonne pour ceux en Flandre. 

« On avait demandé de nouvelles machines et de réparer les trous au sol. La direction ne l’a jamais fait » explique un délégué CNE. Alors que les autres dépôts dans le pays ont bénéficié d’investissements, le travail à Nivelles se fait encore comme il y a 30 ans. La direction nationale a même, il y a quelques mois, refusé suite à notre demande - de constater la vétusté des entrepôts alors qu’elle était présente sur le site. 

Lâcheté et violence inouïes 

La recherche sans fin de profit de cette multinationale pousse également aux manœuvres les plus abjectes. La directrice du site s’est enfuie la nuit suivant l’annonce, entourée de six gardes du corps, pour ne pas devoir s’expliquer devant les travailleurs. Elle annoncera finalement le licenciement collectif huit jours plus tard, ultra protégée et d’un ton cynique. Lors de cette annonce, les travailleurs lui tourneront le dos. 

Quand les assembleurs, préparateurs, chauffeurs, caristes et autres travailleurs du site ont voulu reprendre l'activité après quelques jours de grève, la direction le leur a empêché. Alors que les magasins Carrefour étaient vides et que les travailleurs étaient disposés à retrouver leur outil de travail, la direction les a mis en chômage pour force majeure, laissant l’Etat venir à la rescousse des salariés de la multinationale. 

Digne résistance des travailleurs 

Dès l’annonce, travailleurs et syndicats ont bloqué l’entrée du site et ont débrayé en signe de protestation. La solidarité d’en bas s’est alors organisée 

La CNE, ultra-majoritaire parmi les représentants du personnel, a immédiatement alerté sur le risque de dégradation des stocks. Nous avons proposé de permettre à des banques alimentaires d’utiliser les produits frais avant leur péremption. Mais la direction a refusé ; elle a ainsi laissé pourrir des tonnes de denrées alimentaires et fait courir au site le risque de contamination par des produits avariés, afin de provoquer une impossibilité technique de poursuite de l’activité et d’avoir recours au chômage pour force majeure. 

Pendant que la direction préparait ses manœuvres inadmissibles, les travailleurs votaient démocratiquement, dans des assemblées chauffées à bloc, la reprise du travail... qu’ils ne retrouveront finalement que le 18 octobre... jusqu’à la fermeture complète du site. 

Tous ensemble, on ne lâchera rien !  

D’autres dépôts du groupe Kuehne+Nagel ont également connu des arrêts de travail. Nous n’oublions pas non plus les travailleurs de Carrefour, notamment ceux des franchisés, aussi victimes des plans de ces deux multinationales qui n’ont que peu à faire de nos vies. C’est avec l’ensemble des travailleurs de la chaine de distribution que nous devons développer une stratégie de longue haleine pour prendre le pouvoir sur notre avenir. Carrefour et Kuehne+Nagel doivent prendre leurs responsabilités. Nous ne lâcherons rien ; nous continuerons à prouver que le site de Nivelles est indispensable pour alimenter les magasins Carrefour.