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Plans de relance ou retour à l’austérité ?

© Shutterstock

Le 13 juillet, l’UE a approuvé les plans de relance de plusieurs Etats membres, dont celui de la Belgique. Des plans qui oscillent entre nouvelle vision économique et retour à l’austérité.   

   
La réponse européenne à la crise de la Covid-19 tranche avec celle apportée après la crise de 2008. Au lieu d’exiger des coupes dans les dépenses des Etats, l’Europe leur donne de l’argent pour financer des « plans de relance et de résilience » (PRR). La Belgique recevra 5,9 milliards d’euros d’ici à 2023, une première tranche de plus de 600 millions d’euros étant versée dès ce second semestre. Pour les recevoir, la Belgique a rentré une liste détaillée de projets axés principalement sur deux transitions, celles liées au climat et au numérique.   

Le Plan de relance de la Belgique (en quelques mesures)  

Le tableau ci-dessous présente le plan de la Belgique. 49,6% et 26,6% du budget de ce plan vont respectivement à la transition climatique et numérique. Les mesures les plus importantes pour le climat sont la rénovation des bâtiments publics et privés, le développement de technologies énergétiques nouvelles comme l’« hydrogène vert » et l’amélioration de la mobilité. Celle-ci comprend des investissements dans les pistes cyclables, le RER, le transport public. Des options différentes existent dans les différentes régions. Là où la Flandre investit beaucoup dans les pistes cyclables, la Wallonie et Bruxelles privilégient l’amélioration des bâtiments publics et des écoles. Pour le numérique, des postes importants concernent la modernisation informatique de l’administration et de la justice et le développement de la 5G. Un axe social apparaît plus discrètement à travers le développement du logement social et des crèches.   

Des roses et des épines  

 
Que l’Europe propose un plan de relance, avec la transition climatique comme premier objectif, est une avancée. Ces fonds européens accéléreront la reprise économique, mais auront aussi des effets de long terme sur l’économie. Le PIB à long terme augmenterait de 0,2 point de pourcentage d’ici à 2040. L’emploi croîtrait de 16.000 unités dans les prochaines années. Plus de PIB, plus d’emploi, le ratio dette/PIB devrait donc aussi se réduire. Cependant, le plan de relance belge comporte aussi des défauts. Il est environ trois fois moindre que le plan de relance de Biden aux Etats-Unis. Il manque de cohérence entre ses volets climatique et numérique. Les objets connectés, les flux de données, la 5G ont une lourde empreinte écologique. La promotion tous azimuts du numérique est contradictoire avec la décarbonation de notre société. Enfin, le plan de relance belge ne rompt pas suffisamment avec le discours de l’austérité.   

L’austérité n’est pas  la solution, sortons  des dogmes du passé !   

Comme le disait récemment le Haut Conseil pour le Climat en France, les règles budgétaires européennes entravent les investissements productifs nécessaires à la transition bas carbone. La priorité pour les Etats n’est pas de restreindre leurs dépenses mais de les accroître pour protéger non seulement l’environnement, mais aussi les travailleurs qui devront être reconvertis ou indemnisés à cause de la transition bas carbone. Mais tant l’Europe que nos gouvernements peinent à sortir des dogmes du passé.   
 
 
En effet, l’Europe réclame à nouveau une réforme des pensions pour faire travailler les gens plus longtemps. Et toutes les entités belges se sont engagées dans leur PRR, sous incitation européenne, à mettre en œuvre une " revue des dépenses publiques " (cf. tableau). En Wallonie, on parle de " budget base zéro " (BBZ). À première vue, ce projet poursuit un but louable ; optimaliser l’utilisation des deniers publics. À deuxième vue, le projet est inquiétant. Des consultants privés passent au crible toutes les dépenses des administrations, les emplois, les subsides attribués aux entreprises, aux citoyens, au secteur Non Marchand et aux associations, pour identifier ce qui est utile et inutile. Selon des critères parfois opaques et avec une idée derrière la tête, le but est d’éliminer certaines dépenses. Le BBZ pourrait se muer en redoutable mécanisme d’austérité. C’est pourquoi la CNE le suit de près !   
 

Etienne Lebeau