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671 emplois menacés chez TNT-FedEx - Le personnel est sous le choc !

iStock

En janvier, la Direction du transporteur aérien américain a annoncé son intention de licenciement collectif et de remaniement des contrats de ses travailleurs sur le site de l’aéroport de Liège. Anne-Marie Dierckx et Raymond Vrijdaghs, permanents CNE en charge de ce dossier, répondent à nos questions.  

Quel est le plan de restructuration ?  
 
C’est une annonce de 671 licenciements et de 861 remaniements de contrats à la baisse et de flexibilité plus grande. Et la Direction a été claire : ils doivent accepter les nouvelles conditions ou ils sont potentiellement licenciables. Les travailleurs sont sous le choc ! Cela représente donc le licenciement d’un tiers d’entre eux. Plus globalement, 75 à 80% du personnel est concerné par cette annonce.  
 
Comment ont-ils réagi à cette annonce ?  
 
Ils ont été surpris et sont maintenant dégoûtés et en colère. Lors de la fusion de TNT et Fedex, une réorganisation interne était prévue, mais jamais il n’a été question de projet pareil. D’ailleurs, la Direction avait certifié aux représentants des travailleurs que Liège deviendrait le pôle n°1 mais ils sont revenus sur leur décision ! Paris va devenir le numéro 1 et Liège devra se partager le reste avec Cologne. La direction affirme que nous serons n°2. Cependant, les travailleurs se posent des questions quand ils voient une partie de leur travail être dirigé sur Paris et Cologne.  
 
Pourquoi ont-ils pris cette décision ?  
 
À l’heure actuelle, c’est encore très flou. La société se porte bien, engendre beaucoup de bénéfices. Mais certaines voix disent que ce n’est pas assez… Ils cherchent donc à faire encore plus de bénéfices. Ce qui est contradictoire, c’est qu’à Paris, ils n’ont actuellement pas le droit de voler la nuit alors qu’à Liège, c’était 24h sur 24. Cela pose donc pas mal de questions sur leur réelle volonté. Et puis, ils annoncent vouloir faire aboutir ce plan pour mars 2022. Pourquoi un délai si long ? Certaines négociations sont-elles toujours en cours à Paris ? Ont-ils besoin des travailleurs liégeois jusque-là ?   
 
Quel est l’impact pour le reste de l’aéroport ?   
 
Il est grand ! Le nombre de travailleurs impactés par cette annonce est bien plus large. Certaines sociétés de pilotes par exemple se sont déjà tournées vers nous : en passant de 50 à 15 avions par nuit, leur travail va également considérablement se réduire. C’est pareil pour la maintenance de ces avions mais également pour la logistique. Actuellement, 100 camions quittent chaque nuit l’aéroport de Liège. Ce nombre va être réduit à 21. Le travail des chauffeurs va du coup également diminuer. Cela va donc toucher un grand nombre de travailleurs.  
 
Quel message syndical voulez-vous faire passer ?  
 
Il y a deux grands messages syndicaux. Le premier, c’est vis-à-vis des actionnaires qui en veulent toujours plus. Une fois encore, la collectivité va payer la restructuration d’une société dont les bénéfices sont bons mais jugés insuffisants par cette dernière. C’est scandaleux qu’une fois de plus, la Sécurité sociale paye les pots cassés.  
 
Le deuxième, c’est vis-à-vis des pouvoirs politiques. Il faut arrêter de donner des aides étatiques à des entreprises qui viennent s’installer chez nous sans la moindre condition. Elles peuvent partir du jour au lendemain ! Il faut des engagements clairs, comme par exemple leur faire payer elles-mêmes les restructurations le cas échéant. Mais il ne faut pas vivre cette mauvaise histoire une fois de plus !  
 
Et maintenant ?  
 
Notre boulot va être, avec toutes les aides externes possibles, de faire diminuer leurs chiffres et d’être aux côtés des travailleurs pour le maintien de l’emploi. Après une grève de 48h, ils ont repris le boulot mais ils sont derrière les organisations syndicales. Suivant les prochaines annonces, ils se donneront le droit de réagir. Ils sont déprimés certes, mais solidaires et prêts au combat.   
 
Propos recueillis par Alice Mazy