Les travailleurs du secteur public ne sont pas de la chair à canon
La CSC Services publics a pris connaissance des circulaires relatives à la reprise progressive, à partir de ce 4 mai, des activités des pouvoirs locaux : communes, CPAS, intercommunales, associations chapitre XII, provinces, régies, associations de projet.
Cela va à l'encontre des mesures de déconfinement progressif édictées par le Conseil National de Sécurité. En effet, le télétravail reste la norme. S’il n’est pas possible, la distanciation sociale doit être garantie, les mesures d’hygiène doivent être prises, les équipements de protection doivent être fournis.
Or, malgré un non accord de la CSC Services publics, le Ministre Dermagne a communiqué aux pouvoirs locaux sa circulaire relative à la reprise des services ce 29 avril. Ce texte est une recommandation de bonne pratique et non un cadre contraignant fixant les limites d’action en la matière.
L’ONE et la Ministre Linard ont envoyé aux milieux d’accueil leur communication à ce sujet, le 28 avril. De même, ce texte n’est pas contraignant.
Le Service Public Fédéral a, quant à lui, transmis ses directives aux hôpitaux le 30 avril sans avoir pris la peine de concerter celles-ci avec leurs partenaires sociaux.
L’ensemble du secteur est soumis au respect du Code du Bien-être au Travail et du statut syndical. De ce fait, les pouvoirs locaux doivent obligatoirement et préalablement à toute application, organiser une concertation syndicale avec ses partenaires, afin de planifier et d’organiser l’ensemble des mesures encadrant ce retour sur les lieux de travail.
A ce jour, dans bon nombre de lieux de travail, le personnel ne dispose pas de protection adéquate (maques, tabliers, gel hydroalcoolique, …) et aucune analyse de risques par poste de travail n’a été réalisée.
Cette pression au retour précipité dans les services est totalement contraire aux décisions du CNS et à la protection de la santé des travailleurs et de leurs familles.
La CSC Services publics espère que les décideurs locaux prendront la décision du bons sens en prolongeant la période de télétravail et en prenant le temps nécessaire à la planification du retour via les CPPT. Notre organisation syndicale reste disponible pour les agents concernés et mettrait tout en œuvre pour les protéger si les directives de leur autorité risquaient de les mettre en danger.