Indécent : du chômage temporaire pour force majeure au CHR de Huy
Alors que depuis des années, le personnel de tous les hôpitaux dénonce avec force, le manque de bras, de moyens, de considération - un cri de détresse qui d’ailleurs a connu un fort écho avec le mouvement des blouses blanches -, le CHR de Huy se permet, en pleine crise de coronavirus, de mettre certains travailleurs, dont des soignants, en chômage temporaire pour force majeure. Et ce sous prétexte que des services sont moins remplis pour le moment. Pour la CSC Services publics, cette décision est tout simplement indécente !
«Nous l’avons maintes et maintes fois répété, il y a un réel besoin de renforts dans les soins de santé, besoin de plus de mains pour plus d’humain ! Si un service tourne au ralenti, pourquoi ne pas en profiter pour en soulager un autre ?» interroge Lina Cloostermans, secrétaire permanente CSC Services publics. On prend vraiment le personnel comme une simple variable d’ajustement économique. Inadmissible et a fortiori en cette période particulièrement éprouvante !»
La CSC Services publics rappelle, en outre, qu’elle a demandé, via un courrier adressé à toutes les administrations des pouvoirs locaux de la province de Liège, en ce compris les hôpitaux et maison de repos, que l’ensemble du personnel statutaire et contractuel, dans le cas où des activités non essentielles à la continuité du service devaient être suspendues, soit placé en dispense de service pour cas de force majeure et non mis au chômage.
Et, elle a aussi insisté pour que, dans tous les cas, les travailleurs ne subissent aucune perte (salaire, congés, récupérations…).
« Or, au CHR de Huy, on a opté pour le chômage plutôt que la dispense et rien ne nous garantit pour l’heure qu’il n’y aura aucune perte pour le travailleur. »
Il faut préciser que la circulaire du ministre Dermagne recommande aux employeurs de s’assurer que les droits des travailleurs ne soient pas lésés et que toute perte financière soit compensée. «Malgré cela, je le répète, nous n’avons aucune garantie qui va dans ce sens », souligne Lina Cloostermans.
Plus que jamais la CSC Services publics est attentive aux nombreux problèmes vécus sur le terrain et les répertorie. Elle règlera ses comptes après la crise pour ceux qui ne peuvent l’être dans l’immédiat !
