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Quand les femmes s’arrêtent, le monde s’arrête

CNE

Des milliers de femmes se sont mobilisées ce 8 mars : pour réaliser des actions de sensibilisation dans leur entreprise, pour rejoindre des rassemblements organisés partout en Belgique ou pour manifester. 

Nous pouvons nous réjouir de la réussite de l’appel lancé par le Collecti-e-f 8 maars. Au départ, quelques jeunes femmes se sont réunies, motivées par la mobilisation des millions de femmes espagnoles en 2018. Mais depuis octobre, l’initiative a pris de l’ampleur, d’autres femmes ou associations ont rejoint le mouvement.

En décembre, la CNE a décidé de déposer les préavis d’action et de grève dans tous les secteurs où nous sommes présentes, d’autres centrales syndicales ont ensuite suivi le mouvement. Une nouvelle dimension a ainsi été donnée à la Journée internationale des droits des femmes en même temps que dans de nombreux autres pays.

Mais pour quels motifs ? Y a- t-il encore des raisons de réclamer l’égalité ? N’est-elle pas acquise depuis qu’elle est inscrite dans notre constitution ?

Depuis 1948, nous avons toutes le droit de vote. Depuis 1969, la loi interdit de licencier une femme pour cause de mariage ou de grossesse et depuis 1976, une femme a le droit d’ouvrir un compte en banque sans l’autorisation de son époux. En 2008, la convention collective de travail sur l’égalité des rémunérations entre les travailleurs masculins et féminins (CCT 25ter) est rendue obligatoire et applicable à tous les secteurs professionnels.

D’autres exemples en matière d’acquis peuvent être mis en lumière mais n’oublions pas que derrière ceux-ci, il y a des luttes citoyennes, des luttes politiques et des luttes syndicales qui ont été menées. N’oublions pas non plus que d’une part l’égalité de fait est loin d’être acquise (cf. Droit de l’Employée de mars 2019) et que d’autre part, des luttes sont toujours en cours, par exemple en matière de droits améliorés pour les pensions, les travailleuses à temps partiel ou la dépénalisation de l’avortement. La liste des revendications est longue et disponible sur demande ! Ce n’est pas un hasard si les secteurs les plus mobilisés sur les inégalités sont ceux les plus féminisés, c’est-à-dire ceux où les salaires et/ou les conditions de travail sont les moins enviables, tels le Commerce ou les Soins de santé. 

L’originalité de l’action était aussi dans les mots d’ordre. Il ne s’agissait pas d’un simple appel à faire grève sur son lieu de travail ou à ne pas rejoindre celui-ci mais également à faire d’autres formes de grève.

• Une grève du « care » : une grève du soin aux autres. Il est démontré que le temps que passent les femmes aux tâches domestiques surtout mais familiales également est encore beaucoup plus élevé que celui consacré par les hommes à ces mêmes tâches et que le temps de loisirs des femmes est lui inférieur.

• Une grève de la consommation :
- pour ne pas ce jour-là acheter ou consommer des produits ou des services non indispensables, notamment dans des commerces où les conditions de travail des femmes sont mauvaises ou dégradantes ;
- pour dénoncer les publicités sexistes, le coût plus élevé de certains services quand ils s’adressent aux femmes (coiffure par exemple) ou de produits à usage exclusivement féminin ;
- pour attirer l’attention sur la commercialisation de produits lointains, coûteux en frais de transport et en provenance de pays où les conditions de production sont pires et les femmes encore bien plus exploitées.

• Une grève étudiante pour profiter de ce temps libéré pour expliquer la grève aux autres étudiantes et étudiants et corps de métier présents sur les campus.

Chacune pouvait trouver une manière de se mettre en grève, qu’elle ait un contrat d’emploi ou non. Chacun pouvait être solidaire en soutenant cette grève des femmes et en assurant ce jour-là des tâches logistiques, domestiques et familiales. Mais l’idée est que la solidarité ne s’arrête pas à une journée par an, le 8 mars…

Claude Lambrechts