ING : des accords solidaires, respectables et respectueux

Des fins de carrières dorées ?
Beaucoup de choses ont été dites ces derniers jours sur les fins de carrières soi-disant « dorées » offertes par ING à ses employés.
Les plus de 55 ans pourront en effet quitter le travail, mais en perdant jusqu’à 40% de leur revenu net, ainsi que la plupart des avantages liés (13ème mois et primes diverses). Quand on connait la difficulté à retrouver du travail à plus de 55ans, et quand on sait que les plus de 55 ans, aujourd’hui, ont encore souvent des responsabilités financières et familiales, une telle perte de revenu, étalée sur un maximum de 11 ans, représente tout sauf une fin de carrière dorée.
Le Ministre Peeters : soutien au dialogue social ou censeur des accords ?
A l’annonce des 3154 emplois perdus, l’ensemble du politique, dont le Ministre Peeters, s’est bousculé au portillon, l’un promettant la mise à disposition d’experts de haut niveau qui allaient soutenir les négociateurs syndicaux, l’autre menaçant ING d’aller faire pression jusqu’à Amsterdam contre cette pratique scandaleuse de multinationale. Aucune de ces déclarations d’intention n’a été suivie d’effet. Et aujourd’hui, alors que le manque de dispositions protégeant les travailleurs en fin de carrière est criant, alors que les dés sont jetés, le Ministre charge ses juristes de trouver aux conventions collectives âprement négociées un caractère discriminant. Quel ministère exerce-t-il vraiment ? Celui de la déconcertation sociale ?
Nous sommes fiers du travail syndical réalisé.
Économiquement, l’accord, en n’utilisant pas le système classique des RCC (régime de chômage avec complément, ex-prépension), fera épargner plus de 120 millions d’euros à l’assurance chômage, en garantissant un revenu à l’ONSS d’une hauteur de 50 millions d’euros.
Humainement, l’accord évite l’obligation aux travailleurs concernés de rester disponibles sur le marché de l’emploi. On sait quelle aberration représente cette obligation, eu égard à l’état du marché de l’emploi et au désintérêt des recruteurs pour les travailleurs de cette génération.
Socialement enfin, les conditions octroyées aux 55+ permettront de maintenir au travail un nombre minimal de 800 employés plus jeunes.
On ajoutera enfin que la plus grande flexibilité demandée aux employés du futur centre d’appel est compensée par une mesure de réduction de travail, également protectrice de l’emploi.